L’Institut pour la Recherche en Santé Publique (IReSP) et l’Institut National du Cancer (INCa) lancent la 4ème édition de l’appel à candidatures subventions doctorales de recherche sur les substances psychoactives et les comportements avec pouvoir addictif, financé par le Fond de lutte contre les addictions.
Nicole Maestracci était une femme intègre, généreuse, charismatique, ouverte sur son temps. Militante dès sa jeunesse dans des mouvements d’extrême gauche, elle restera une femme de gauche. Présidente de la MILDT de 1998 à 2002, elle martèle deux idées fortes devenues des slogans: «il n’y a pas de société sans drogue» et «la politique doit s’inspirer de la science», qui trouveront leur prolongement dans le petit ouvrage « Savoir plus, risquer moins » lancé à grand renfort de communication et vendu dans les kiosques. Le tabac et l’alcool entrant désormais dans le champ de la MILDT, elle s’inspirera du rapport du Pr Roques missionné par Bernard Kouchner pour comparer la dangerosité des drogues, dont le palmarès place les deux produits «licites» en tête de gondole. Choc frontal avec les représentations des citoyens et des élus.
Le Csapa Liberté de Bagneux a obtenu de l’Agence régionale de santé un financement spécifique en 2021 pour mettre à disposition des usagers du Csapa la buprénorphine d’action prolongée en dépôt sous-cutané (Buvidal). L’équipe a mené une étude rétrospective «OPALE: Modalités d’instauration, en vie réelle, au sein du Csapa, d’un traitement agoniste opioïde par Buvidal® et facteurs associés à sa réussite», que le Dr Alice Deschenau, psychiatre cheffe de service au Csapa Liberté, commente.
En Polynésie française, une forte préoccupation est apparue ces dernières années à propos de la consommation de méthamphétamine, importée des États-Unis sous forme de cristaux, et nommée «ice». À partir d’une enquête de terrain menée entre 2019 et 2021, Alice Simon et Alice Valiergue expliquent comment cette drogue s’est imposée sur le marché polynésien malgré son prix très élevé, et comment ce problème social s’est —tardivement— transformé en problème public.
Les communautés thérapeutiques ont vu leur développement limité en France, en grande partie en raison de dérives constatées qui figuraient en vérité dans les «institutions de référence» américaines. En pleine vague d’héroïnomanie de masse dans les années 1970-1990, elles ont incarné un espoir de réinsertion. Objet possible d’une diversification de l’offre de soins, les communautés thérapeutiques n’ont pas connu ici le même succès qu’ailleurs. Cet article, le premier d’une série, revient sur cette histoire compliquée. Dans un prochain numéro de Swaps, nous aborderons leur renouveau contemporain.
En novembre 2012, à la suite de deux referendums, les populations des États du Colorado et de Washington approuvaient la production et la commercialisation du cannabis non médical. Ces scrutins historiques, synonymes de légalisation, allaient lancer une onde de choc à l’échelle des États-Unis et du monde, ébranlant le paradigme prohibitionniste alors en vigueur.
Que se passe-t-il avec l’expérimentation du cannabis à visée médicale? Censée se terminer officiellement le 26 mars 2023, elle pourrait faire l’objet d’une prolongation, selon le souhait du nouveau ministre de la Santé, François Braun.
Les mesures prises dans le cadre de la réduction des risques et des dommages favorisent la prévention de l’hépatite C et diminuent la prévalence du VHC chez les usagers de drogues.
Jean-Michel Costes, secrétaire général de l’Observatoire des jeux de 2011 à 2020, chercheur associé à la Chaire de recherche sur l’étude des jeux de l’Université Concordia de Montréal, détaille les ressorts du jeu problématique et son évolution avec les jeux en ligne. Ancien directeur de l’OFDT, il est membre depuis 2020 du collège de l’Autorité nationale des jeux.
Le 23 janvier 2022, le ministre de l’Intérieur s’est félicité des saisies «historiques» de drogues réalisées par les forces de l’ordre en France l’année précédente. Faut-il voir dans ces chiffres une manifestation des succès de la politique antidrogues du gouvernement ou la traduction de la forte dynamique du marché des drogues illicites, et plus particulièrement de la cocaïne, sur le territoire français?
En quarante ans, la Mildeca a pris différentes formes et appellations… En cette veille d’élection présiden- tielle, l’évolution continue des addictions et des usages nous amène à une forte inquiétude. Cette institu- tion qui a su jouer un rôle majeur, parfois imitée dans différents pays, est aussi un symptôme de la vision sociétale, contextuelle des addictions, et de l’intérêt du pouvoir politique. Plaidoyer pour son retour!
Réduction des risques (RdR) et réformisme en matière de drogues sont-ils à ranger dans l’escarcelle du «progressisme» sociétal de la gauche ou bien les fruits d’un humanisme libéral de droite porté par l’initiative courageuse de quelques femmes? Trente années de zigzags institutionnels, coupés d’alternances ne rendent pas cette lecture facile, mais il est possible de commenter une chronologie politique dont les principaux faits d’armes sont connus.
Depuis la loi de 1970, les avancées majeures en termes de réduction des risques sont à mettre au crédit de… la droite. Retour sur trois moments-clefs dans cet élan donné par la droite à la réduction des risques, non sans frictions internes, autour de trois femmes –Monique Pelletier, Michèle Barzach et Simone Veil– et d’un homme, Jean-François Mattei.
La question de la drogue n’est pas toujours très visible dans le thème des campagnes pour accéder à la plus haute fonction de l’État… Cette année, comme en 2002 et en 2012, Swaps a sollicité les principaux candidats par écrit. Et dresse une revue de leurs positions sur le cannabis, avant et pendant cette campagne.
«Nous proposons dans notre programme de légaliser et d’encadrer par un monopole d’Étatla consommation, la production et la vente de cannabis à des fins récréatives.»
«Je serai sans complaisance avec les lobbies des drogues licites que sont le tabac et surtout l’alcool, dont les dégâts sur la santé continuent à tuer plus que toutes les autres drogues et font l’objet d’un véritable déni.»
«La révision de la loi de 1970, nécessaire, inclura la pérennisation de la politique de réduction des risques et des dispositifs permettant son application.»