ICONE 1 et 2, Intervention communautaire en vue d’éliminer le VHC parmi les usagers de drogues

En France, la prévalence de l’hépatite C chronique dans la population générale était de 0,3% en 2015. Néanmoins, il est bien établi que les personnes qui utilisent des drogues (PQUD) sont une population à risque de contracter cette infection, avec des taux de prévalence bien plus hauts. L’étude ICONE, présentée par son instigatrice principale, tend à recruter des usagers, par les pairs, afin de les amener vers le soin.

Héroïne : l’Europe en sevrage forcé ?

Que vont consommer les usagers d’héroïne de Verdun et d’ailleurs dans les mois qui viennent si leur produit de prédilection vient à manquer? Ne risque-t-on pas d’assister à une augmentation en lieu et place des consommations d’opioïdes beaucoup plus nocifs tel le fentanyl? Ces questions, qui concernent directement les quelques 150000 usagers d’héroïne dans l’année en France, se posent et leurs implications pourraient être tragiques.

Le fentanyl pourrait-il remettre en question certains aspects du paradigme du traitement des addictions et de la réduction des risques en France ?

Comparaison n’est pas raison, mais la France pourrait-elle s’inspirer du modèle américain de réduction des risques en cas de crise du fentanyl dans le pays ? Le Dr Honora Englander qui mène le projet FRANCOIS (French American Comparison of Opioid Use Disorder Systems of Care) en esquisse les grandes lignes.

Fentanyl en France : l’épidémie qui vient?

La France semblait moins exposée à une crise des opioïdes, telle que celle connue par les États-Unis avec le fentanyl et des fentanyloïdes. Cependant, le récent démantèlement d’un trafic de fentanyl en Bretagne pose la question de notre capacité collective à faire face à une épidémie d’overdoses, d’autant plus que l’Europe et la France font face au dynamisme des narcotrafiquants en matière de production et de ventes d’opioïdes.

Un guide pratique pour accompagner les chemsexeurs

Le guide « Aller vers les chemsexeurs » issu des expérimentations menées par les sites pilotes du projet Arpa est disponible en téléchargement. Il propose des pistes aux professionnels des structures de santé communautaire et d’addictologie pour mettre en place des offres pluridisciplinaires afin d’accueillir les chemsexeurs dans les meilleures conditions.

Lake, Sex & Drugs

Depuis des décennies, la Suisse a une approche pragmatique vis-à-vis des consommations de substances et des infections sexuellement transmissibles, notamment du VIH. Elle adapte aujourd’hui les mesures mises en œuvre afin de pouvoir répondre adéquatement aux enjeux liés à l’intersection entre sexualités et consommations comme le chemsex, en prenant en compte les spécificités locales et communautaires

Le Checkpoint, une offre pluriprofessionnelle pour les chemsexeurs

En plein cœur du Sentier à Paris, le Checkpoint d’Arcat (Groupe SOS) offre un espace accueillant et lumineux à toutes les personnes LGBTI+ et travailleur·ses du sexe. Centre de santé sexuelle d’approche communautaire (CSSAC) et CeGIDD, il propose dépistage, mise sous PrEP rapide, outils de prévention, soins et consultations. Le tout gratuitement.

L’héritage stuartien de 56 Dean Street

Le 56 Dean Street est un centre de santé sexuelle appartenant à la Chelsea and Westminster NHS Foundation Trust (la Fondation du Service National de Santé de Chelsea et de Westminster). Situé dans le quartier de Soho, au cœur de la communauté gay londonienne, il reçoit sans rendez-vous des clients de tous âges et de tous sexes, et apporte une réponse cousue-main aux besoins des chemsexeurs. David Stuart y a développé les bases d’un accueil qui a fait école dans de nombreux Checkpoints d’Europe.

Faire émerger de nouvelles valeurs communautaires

Séropositif depuis 1982, ancien usager de drogues et chemsexeur, Ben Collins se définit comme un organisateur communautaire, « gauchiste » à l’américaine, héritier des luttes anti-guerre du Vietnam, antiracistes, féministes, et pour la liberté sexuelle des gays. Installé à Londres depuis les années Clinton, il a organisé trois forums chemsex internationaux, à Berlin, Paris et Londres où nous l’avons rencontré. Pour lui, c’est clair : face au chemsex, de nouvelles valeurs communautaires doivent émerger. Un point de vue qu’il a défendu lors du Forum chemsex de juillet 2024 à Munich.

Londres : une réponse communautaire à réinventer ?

La spécificité du système de santé anglais a donné lieu à la création d’une réponse communautaire exemplaire, quand le chemsex est apparu au milieu des années 2000. Le terme « chemsex » lui-même est né à Londres, par la saillie du militant gay David Stuart, bénévole puis salarié de London Friend. Décédé en 2022, il est à l’origine de la réponse fournie par la célèbre clinique 56 Dean Street de Soho, une inspiration pour tous les acteurs rencontrés à Londres.

Un réseau collaboratif et évolutif pour soutenir les chemsexeurs

À Lisbonne, le chemsex a été repéré au milieu des années 2010, quand les problèmes liés sont devenus manifestes. Dans un contexte légal de dépénalisation des drogues, avec une forte tradition de réduction des risques, les solutions sont apparues rapidement, qui ont associé un dispositif public, DiverGENTE et la réponse communautaire des associations historiques, Kosmicare pour la réduction des risques et GAT, pour la santé sexuelle. Un réseau évolutif et collaboratif, nous explique Filipe Couto Gomes, psychiatre à Lisbonne (pour les deux associations Kosmicare et GAT).