La cigarette électronique : Quels risques? Quels bénéfices? Quelle réglementation?

La cigarette électronique s’est invitée sans y être conviée dans le champ de la prévention du tabac. Sa diffusion spontanée semble avoir fait chuter les ventes de cigarettes en 2013. Est-ce une mode? Une approche résolument nouvelle pour les addictions? L’industrie pharmaceutique et celle du tabac sont-elles bousculées par cet intrus? Des spécialistes et des usagers viennent nous éclairer sur ce qui en train de devenir une question de société.

Entretien avec Ethan Nadelmann

En marge de la Conférence internationale de la réduction des risques de Vilnius, le directeur de la très active Drug Policy Alliance (DPA), militant antiprohibitionniste de longue date, Ethan Nadelmann, a accepté, pour Swaps, de faire le point sur les évolutions qui sont en train de bouleverser le vieux système de prohibition tel que nous le connaissons depuis un siècle. Entretien.

Entretien avec Aleksander Kwasniewski

Présent à la Conférence internationale 2013 sur la réduction des risques de Vilnius, Aleksander Kwasniewski, qui fut président de la Pologne de 1995 à 2005, aujourd’hui membre de la Global Commission on Drug Policy sur les politiques de drogues, a reconnu s’être trompé lorsqu’il a fait adopter dans son pays une loi très répressive à l’encontre des usagers de drogues. Entretien.

La réduction des risques n’a pas attendu Vilnius pour être politique!

La 23e Conférence internationale de la réduction des risques s’est tenue à Vilnius (Lituanie) du 9 au 12 juin. Pour la première fois en Europe orientale, elle a vu nombre de ses membres plaider, au nom de la santé et des droits de l’homme (particulièrement bafoués pour les usagers de drogues dans cette partie du monde), pour une réforme en profondeur du système international de la prohibition.

Nouveaux produits de synthèse: Portrait d’un phénomène

Jusqu’à récemment, le choix des drogues était limité à quelques-unes. Aujourd’hui, l’arrivée des nouveaux produits de synthèse (NPS), rendus accessibles en premier lieu par Internet, constitue une évolution de fond. Son ampleur et ses implications ne sont pas encore clairement estimables. Les NPS suscitent des pratiques de consommation différentes et peut-être d’autres façons pour les consommateurs de produits psychoactifs de se penser en tant que tel. Ils interrogent les pratiques des professionnels et, au-delà, les termes de santé publique et de justice dans l’équation législative autour des produits psychoactifs.

Arrivée des NPS dans l’espace festif en Ile-de-France

Le milieu festif techno est un espace clé en matière de nouvelles tendances de consommation. C’est particulièrement vrai en ce qui concerne les nouveaux produits de synthèse (NPS) qui, en dépit de leur qualification de « nouvelles drogues », y sont consommés depuis plus d’une dizaine d’années. Analyse des différentes étapes de la diffusion de ces produits dans le micro-milieu des fêtes techno franciliennes.

Faire du traitement en prévention une réalité pour les usagers de drogues injectables

Les usagers de drogues injectables risquent d’être laissés pour compte malgré les efforts de nombreux pays pour étendre le traitement antirétroviral, à moins de faire des efforts supplémentaires pour développer des services appropriés, ont avisé les orateurs d’une conférence récente à Londres, « Contrôler l’épidémie du VIH avec des antirétroviraux : Du consensus à la mise en oeuvre »

« Aller vers » les internautes : comment décliner l’outreach sur le Web ?

Appliquée au Web, la notion d’outreach reste à définir. Peut-on partir du principe qu’être présent sur Internet c’est déjà « aller vers » les internautes ? Non, car ce serait passer à côté de la dimension essentielle de l’outreach : la démarche active des intervenants.

« Housing First » : nouvelles réponses pour les usagers souffrant de troubles psychiques

Les constats sont convergents, qu’ils relèvent de la simple observation ou d’études1 Joubert M, Chauvin P, Facy F, Ringa V. Précarisation, risque et santé. Inserm 2001 : 395-412,2Péquart C, Lacoste M. La réduction des risques : aujourd’hui et demain. ADSP septembre 2007 ; 60 :56-60, sur la prévalence importante des troubles psychiques et problèmes d’addictions chez les personnes sans-abri. Les dispositifs d’Accueil hébergement insertion (AHI) se révèlent saturés ou inadaptés, et ni la psychiatrie publique, ni le dispositif de soin résidentiel en addictologie ne sont en mesure d’accueillir durablement ces publics.

La trousse PIJE : un outil pour intervenir auprès des jeunes de la rue à haut risque de commencer à s’injecter des drogues

L’injection de drogues est le résultat de l’interaction complexe entre facteurs individuels et sociaux. Pour prévenir efficacement le passage à l’injection, il est nécessaire d’agir sur l’ensemble de ces facteurs par une diversité d’approches ciblant l’individu et son milieu. Ce texte présente brièvement le processus de développement et les résultats de l’évaluation des effets perçus d’une intervention ciblant les jeunes de la rue au Québec.

Coalitions politiques et réduction des risques au pays de Heidi

La Suisse est parfois considérée comme un modèle de pragmatisme pour sa politique en matière de drogues. Selon certains zélateurs, elle aurait même fait office de « pionnier » dans un monde réfractaire à l’évidence scientifique qui démontre la pertinence de l’approche de la réduction des risques (RdR). Des résultats incontestables aux niveaux de la sécurité et de la santé publique auraient permis de convaincre la population de mettre en oeuvre une politique pragmatique. Si cette image d’Epinal peut contenir une certaine part de vérité, il convient de dépasser le cliché pour regarder plus précisément ce qui a permis des innovations dans ce domaine sensible. Pourquoi est-ce l’un des pays les plus conservateurs d’Europe qui développe des réponses « nouvelles » sur un sujet de société si sensible ?

«Questions de réseaux», questions d’éthique

Travailler sur les réseaux et trafics de drogues nécessite quelques préalables et réflexions sans lesquels les conditions mêmes du travail ne sont pas réunies, le rendent hasardeux, voire impossible. On pense immédiatement aux obstacles auxquels s’expose le chercheur autant que le travailleur social sur ce terrain d’investigation, dont on imagine aisément qu’il est empreint de secrets, parfois de violence, de menaces. On pense aussi aux difficultés à recueillir des informations « complètes », tant les réseaux et les filières sont hiérarchisés et complexes, à la difficulté d’être sur le terrain. Mais travailler sur les réseaux et trafics de drogues nécessite, en plus des préalables habituels à tout travail de recherche et d’action sociale, de (se) construire une éthique, un rapport au monde en quelque sorte, qui, certes, envisage les problèmes techniques, légaux et moraux de ces activités illicites, mais qui leur est supérieur.

La difficile greffe de l’outreach en France

« Aller vers »… les usagers de drogue pour mieux les connaître et leur offrir un soin qu’ils n’auraient peutêtre pas sollicité d’eux-mêmes. La logique peut sembler évidente : pourtant, elle eut du mal à s’imposer historiquement et institutionnellement, surtout en France où le système de soin spécialisé a longtemps été marqué par une grande rigidité et où la loi de 1970 faisait du toxicomane une victime ou un délinquant, mais pas un acteur légitime dans la mise en place d’un soin qui, pourtant, le concerne au premier chef.

Aller vers… Prévention, soins, réduction des risques : les nouvelles alliances

Cet article a été publié dans le Swaps n°71 qui propose un compte-rendu des 3èmes Journées nationales de la Fédération Addiction qui se sont tenues les 13 et 14 juin 2013 à Besançon. Il reprend le discours d’introduction de Jean-Pierre Couteron, Président de la Fédération Addiction.