Melbourne 2014: XXe Conférence mondiale sur le sida

Les participants ont bien sûr commencé par une minute de silence dédiée aux six militants et chercheurs décédés, avec 292 autres passagers, parmi lesquelles Joep Lange qui a présidé l’International AIDS Society (IAS) de 2002 à 2004, dans le vol MH17 abattu en Ukraine.

Je suis persuadée que nous échangerons et apprendrons ensemble ces prochains jours, et que c’est ce que nos collègues, qui ne sont plus parmi nous, auraient souhaité, a poursuivi le Pr Françoise Barré-Sinoussi, présidente de l’IAS, avec une immense émotion. Nous leur dédions AIDS 2014. Nous nous rappellerons de leur héritage et les garderons à jamais dans nos cœurs.

Ouverture de la 20e conférence mondiale sur le sida, Sidaction.

Le président Gérard Desborde, le directeur général Patrice Gaudineau, le bureau, le conseil d’administration et les salarié-e-s de SIS-Association ont appris avec émotion et tristesse la disparition de Joep Lange, éminent spécialiste néerlandais de la lutte contre le sidaSida Syndrome d’immunodéficience acquise. En anglais, AIDS, acquired immuno-deficiency syndrome.  Le fondateur de la Fondation PharmAccess, qui facilite l’accès à la trithérapie pour les patients atteints du virus VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. et du sida, figure parmi les victimes de la catastrophe du vol Malaysian Airlines MH17. 

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Les six personnes décédées sont :
– Joep Lange,
– Pim de Kuijer, STOP AIDS NOW !,
– Lucie van Mens, Director, AIDS Action Europe,
– Maria Adriana de Schutter, AIDS Action Europe,
– Glenn Thomas, World Health Organisation,
– Jacqueline van Tongeren, Amsterdam, Institute for Global Health and Development.

Mort de Joep Lange, Sida Info Service.

Mettre fin à l’épidémie de sida

Le souhait des participants, chercheurs, cliniciens et bien évidemment personnes vivant avec le VIH, de voir disparaître le sida et le VIH n’a jamais semblé si proche de pouvoir être réalisé. La fin de l’épidémie, en tout cas, est à porté de mains, si la volonté politique est là aussi.

« Il est facile d’oublier où nous en étions il y a 30 ans — des hôpitaux débordés par le sida, très peu de financement et encore moins pour la compréhension du VIH », soulignait à l’AFP (17 juillet) Michel Sidibé, directeur exécutif de l’ONUSIDA. « L’épidémie du sida a dévasté les familles, les communautés et a eu un impact majeur sur les pays où l’épidémie s’est implantée. Mais ces quinze dernières années, il y a eu de remarquables progrès, et nous sommes passés du désespoir à l’espoir », a-t-il souligné. L’espoir, Michel Sidibé veut y croire à l’horizon 2030. Lors de la conférence de presse de présentation du rapport 2014 de l’ONUSISA, il a expliqué : « Mettre fin à l’épidémie de sida est possible ». Et cela bien que le nombre de personnes vivant avec le virus ait encore légèrement progressé l’an dernier, passant à 35 millions, contre 34,6 millions en 2012, un chiffre qui comprend à la fois les nouvelles infections, mais aussi du fait que de plus en plus de personnes vieillissent avec le VIH. « Si nous accélérons l’ensemble de la mise à niveau en matière de VIH d’ici à 2020, nous serons sur la bonne voie pour mettre fin à l’épidémie d’ici à 2030. Sinon cela peut prendre une décennie voire davantage », a-t-il relevé. Avec la fin de l’épidémie d’ici à 2030, le monde éviterait 18 millions de nouvelles infections et 11,2 millions de décès liés au sida entre 2013 et 2030.

Melboune 2014, c’est parti, Séronet

Un effort qui doit aussi s’appliquer en Australie, le pays organisateur, pour réduire les inégalités face à la maladie.

Apprendre du passé en Australie passe notablement par la fin des discriminations des populations les plus vulnérables. Les Aborigènes, minorité longtemps stigmatisée, sont encore éloignés des structures de santé. Héritage douloureux d’un racisme colonial, les conséquences sur l’épidémie demeurent flagrantes. Malgré la mise en place de réseaux de pairs éducateurs en prévention sexuelle comme pour la consommation de drogues auprès des communautés Aborigènes et des « Islanders », la prévalencePrévalence Nombre de personnes atteintes par une infection ou autre maladie donnée dans une population déterminée. du VIH reste largement plus élevée. Pire, les taux des infections sexuellement transmissibles demeurent 64 fois plus hauts que pour la population dite « non-indigène ». 

VIH aux antipodes : L’Australie face aux nouveaux enjeux, Séronet

Cette volonté de lutter contre les discriminations, qui sont un des terreaux de l’épidémie, se retrouve dans la déclaration de la conférence qui est présenté sous forme de pétition : Nobody left behind, Personne ne doit être oublié.

AIDS 2014 Melbourne Declaration: Nobody left behind.