Aucun traitement pharmacologique n’a d’autorisation de mise sur le marché (AMM) pour le trouble lié à l’usage de cocaïne, quelle que soit son intensité. Différentes approches pharmacologiques sont utilisées en regard des données actuelles de la littérature. Il existe notamment l’approche cinétique via l’immunothérapie (vaccins, anticorps monoclonaux) en cours d’étude chez l’homme que nous ne traiterons pas dans cet article. En pratique clinique, l’approche est pharmacodynamique, à savoir l’utilisation d’agents pharmacologiques ayant une action sur différents types de récepteurs/transporteurs cérébraux.
La cocaïne a connu en France une diffusion croissante au cours des années 1990. En effet, parmi les 18-44 ans, le pourcentage des personnes ayant déclaré l’avoir expérimentée est passé de 1,7% en 2000 à 3,8% en 2010 (0,9% en ont consommée au cours de l’année). Aujourd’hui en France, 44% des usagers de drogues qui fréquentent les structures de réduction des risques et des dommages tels que les Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (CAARUD) déclarent avoir consommé de la cocaïne (chlorhydrate ou base) au cours du dernier mois parmi lesquels près de la moitié en consomment plus d’une fois par semaine.
L’Uruguay est le premier pays au monde à avoir légalisé la production, la consommation et la vente du cannabis. Toutefois, contrairement à ce qui se passe au Colorado par exemple, cette régulation est très encadrée par l’état. Outre l’autorisation de l’autoproduction individuelle et collective via les clubs associatifs, l’état s’est engagé à permettre la commercialisation en pharmacie du cannabis pour une consommation récréative, ce dernier étant issu d’une production sous la forme d’un oligopole contrôlé par lui. C’est ce dernier aspect qui fait de ce pays un cas unique, mais qui explique aussi les retards et les difficultés auxquels la politique de régulation est confrontée.
Philippe Périn, qui fut le secrétaire de rédaction (SR) de Transcriptases et de Swaps puis de Vih.org, de la création jusqu’à ce que maladie l’en empêche, est mort le mercredi 7 Octobre 2015, à l’aurore qu’il aimait tant, entouré des siens, à son domicile, des suites d’une SLA (Maladie de Charcot) à laquelle il a résisté magnifiquement, jusqu’à son dernier souffle.
Les deux médicaments utilisés dans le traitement du VIH et qui sont les plus susceptibles de provoquer des interactions avec les drogues récréatives sont ceux n’ayant pas d’action directe contre le virus mais utilisés en complément des antirétroviraux pour booster la concentration de ces derniers dans l’organisme, à savoir la ritonavir (NORVIR ®) et cobicistat (TYBOST ®). Interactions également possibles avec les médicaments traitant les troubles érectiles et les benzodiazépines. Attention, cet article est une traduction, les combinaisons thérapeutiques présentées peuvent ne pas être les mêmes en France (ex: Prezista ® et Reyataz ® sont co-administrés avec Norvir ® en France).
Le 1er décembre 2014, le Pr Awa Marie Coll Seck, ministre de la Santé du Sénégal, inaugurait les locaux du Centre de prise en charge intégrée des addictions à Dakar (CEPIAD) en présence des partenaires du projet (Ensemble pour une solidarité thérapeutique hospitalière en réseau [ESTHER], mairie de Paris, Agence nationale de recherche sur le sida [ANRS], United Nations Office on Drugs and Crime [UNODC], le Fonds mondial, Institut de médecine et d’épidémiologie appliquée [IMEA], Division infections sexuellement transmissibles [IST]/sida et division de la santé mentale du ministère de la Santé et de l’Action sociale) sous la direction du Conseil national de lutte contre le sida (CNLS) du Sénégal. Dans son discours, la secrétaire exécutive du CNLS, le Dr Safiatou Thiam, a souligné l’efficacité du processus de la recherche opérationnelle qui a permis l’ouverture du premier «centre méthadone» en Afrique de l’Ouest.
La France avec la crise dite «des subprimes» de 2008 connaît une situation économique d’une gravité sans précédent depuis les années 1930. Chômage, sous-emploi de masse, développement de la précarité touchent aujourd’hui une partie significative de la population. Les dernières observations réalisées dans le cadre du dispositif Tendances récentes et nouvelles drogues (TREND) de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) montrent que cette situation affecte aussi les modalités de l’usage de drogues en France, notamment dans les populations dites «insérées», que ce soit du côté de l’offre comme de la demande.
En 2015, la Grèce est entrée dans sa sixième année de récession, avec un taux de croissance annuel de –9,9%, une dette publique représentant 324% du produit intérieur brut (PIB) et un taux de chômage estimé à 26%. En Grèce, la santé est principalement financée par le secteur public, à travers le système national de santé, dont les dépenses sont passées de 9,3% du PIB en 2010 à 6% en 2014. Les mesures drastiques d’austérité ont provoqué des suicides chez les plus démunis et favorisé l’arrivée de nouveaux cas d’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), notamment à cause de coupures budgétaires dans les programmes d’échange de seringues (PES).
Les banlieues furent des terrains privilégiés de l’épidémie d’héroïne depuis les années 1980, avec sans doute des milliers de morts silencieuses, d’overdose ou des effets du VIH contracté par la pratique de l’injection. Les processus de massification des trafics et de précarisation des usages de drogue en banlieue demeurent mystérieux, les travaux de recherche historique étant encore trop peu nombreux. à partir de l’exemple parisien, essayons de comprendre comment la drogue a délaissé les centres-villes pour s’enraciner en banlieue et comment cette épidémie fut paradoxalement à la fois médiatisée et tue.
Les Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques (CAARUD) reçoivent des usagers de drogues qui, en moyenne, présentent un degré de vulnérabilité sociale supérieur à celui de l’ensemble de la population. Certains connaissent des conditions de vie particulièrement dégradées. Ainsi, l’étude ENa-CAARUD, qui interroge tous les deux (ou trois) ans l’ensemble des usagers des CAARUD, est relativement adaptée à la mesure et au suivi des niveaux de précarité sociale parmi les usagers problématiques de drogues.
Le Réseau des établissements de santé pour la prévention des addictions (RESPADD), en collaboration avec l’Observatoire de santé d’Ile-de-France (ORS-IDF) et l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES), et en partenariat avec l’Institut de promotion de la prévention secondaire en addictologie (IPPSA), pilote une recherche interventionnelle (EVAL-CLP) qui vise à évaluer un nouvel outil de réduction des risques liés à l’usage de drogues : Change le programme.
En 1961, la Convention internationale sur les stupéfiants de l’Organisation des Nations unies (ONU) définit la drogue comme un «fléau pour l’individu qui constitue aussi un danger économique et social pour l’humanité». Ce n’est pas pour autant qu’une guerre à la drogue est déclarée: le texte ne vise qu’à unifier et clarifier l’ensemble des mécanismes de régulation du commerce international des stupéfiants et à prohiber les usages non médicaux des substances listées.
Ouf, n’en jetez plus! On est groggy, de chiffres et de noms, lorsqu’on referme les 464 pages de «Extra pure». Avec une solide migraine et… une bonne gastro virtuelle «saviatrice», si ce n’est salvatrice! Vous quittez la cosmogonie fertile en détails de cet écrivain, essayiste, journaliste, donneur d’alerte napolitain, aussi pointilliste en documents d’enquête que courageux, et vous vous dites: «What’s else ?». Car hélas, de Gomorra (le livre et le film), sur la mafia napolitaine, à Extra pure, sur les mafias de la planète – rien de moins! –, rien ne semble vraiment bouger.
Selon l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT), les salles de consommation à moindre risque (SCMR) n’augmentent pas la consommation de drogue ni de hausse de la criminalité dans les quartiers où elles ont été implantées.
Depuis la Déclaration de Vienne de juillet 2010, la littérature sur l’échec de la politique internationale de contrôle des drogues et ses effets collatéraux ne cesse de croître. Incarcération de masse, déstabilisation sécuritaire et politique des états, violations des droits humains, et bien sûr propagation incontrôlée des épidémies de sida et d’hépatite virale C dans les pays les plus répressifs. N’en jetez plus! Une ombre subsiste: les conséquences négatives de la guerre aux drogues en matière de développement des pays à revenus faibles et intermédiaires, plus particulièrement de ceux qui sont des zones de production ou de transit. Ou, le conflit entre deux politiques publiques internationales: celle régissant le contrôle des drogues, celle promouvant l’aide au développement – toutes deux ancrées dans le même système multilatéral international sous l’égide des Nations unies.
En 2012, à la faveur de la sortie de son rapport sur les drogues, l’Organisation des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) annonçait que le Pérou venait de supplanter la Colombie comme premier producteur mondial de feuilles de coca. Un constat qui vient illustrer parfaitement ce que les services de police appellent l’«effet ballon», un terme qui désigne le déplacement des activités criminelles d’une zone géographique à une autre. Un phénomène, similaire à celui des vases communicants, qui fait que souvent dans l’histoire la lutte contre le crime organisé s’apparente à un jeu à somme nulle.
Seattle, capitale de l’Etat de Washington au nord-ouest des États-Unis, a accueilli la Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections (CROI) 2015. C’est le premier Etat avec le Colorado à avoir légalisé le cannabis récréationnel. Participant de la CROI, Didier Jayle est allé découvrir et explorer le nouveau dispositif pour les lecteurs de Swaps et Vih.org.
La guerre à la drogue est un slogan qui cache une profonde modification du principe originel de prohibition pour «faire de la politique avec d’autres moyens». Pour Fabrice Olivet d’ASUD, à qui nous ouvrons nos colonnes, cette guerre a été conçue et perpétrée pour cibler certaines catégories de population. La guerre à la drogue serait aussi une guerre sociale, une guerre culturelle, une guerre raciale.
Notre système de gestion de la toxicomanie est la résultante de la loi de 1970. Cette loi relative aux mesures sanitaires de lutte contre la toxicomanie et la répression du trafic de l’usage illicite des substances vénéneuses a pour principe de considérer l’usager de drogues comme un individu malade et délinquant. On perçoit dès lors toute l’ambiguïté qui réside entre une approche de santé publique et une approche pénale, en effet, quel rôle doit jouer un soignant face à un délinquant et quel rôle doit jouer le policier face à un malade? Quelle est la pertinence d’une politique qui consiste à vouloir soigner de force ou emprisonner un malade?
Premières marchandises qui ont circulé à travers le monde, les drogues psychotropes ont été aussi les premières à faire l’objet de traités internationaux. Pourtant, lorsqu’en 1909 et 1912 ces traités sur l’opium ont été signés, les pays signataires acceptent tout au plus de réguler ce commerce fort lucratif. Pourquoi cette politique internationale a-t-elle abouti à la prohibition? Comment a-t-elle été mise en place, qu’est-ce qui justifie la sélection des substances prohibées? Et comment a-t-elle abouti à la fin des années soixante à une guerre internationale qui va progressivement gagner tous les continents?
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