Entretien avec Andrew Tatarsky
Entretien avec Andrew Tatarsky, Psychothérapeute, auteur du livre Harm reduction psychotherapy, New York
Entretien avec Andrew Tatarsky, Psychothérapeute, auteur du livre Harm reduction psychotherapy, New York
Cet article a été publié dans le Swaps n°71 qui propose un compte-rendu des 3èmes Journées nationales de la Fédération Addiction qui se sont tenues les 13 et 14 juin 2013 à Besançon. Il reprend le discours d’introduction de Jean-Pierre Couteron, Président de la Fédération Addiction.
Le Csapa résulte de la mise en conformité des anciens CSST. Il a été ouvert au public en 1987 par l’association gestionnaire le COREDAF et est situé sur la zone GrandeTerre de la région Guadeloupe.
Selon des chiffres du gouvernement, les usagers de drogues représenteraient près de 6% de la population en Russie.
L’infection par le virus de l’hépatite C (VHC) touche 3% de la population mondiale. La mortalité directement liée au VHC est estimée à environ 250000 à 350000 personnes par an. La prévention des complications de l’hépatite chronique C (HCC) repose sur le traitement antiviral, soit par la combinaison interféron pégylé alpha (PEG-IFN) et ribavirine (RBV), soit par la trithérapie, PEG-IFN, RBV et l’un des deux inhibiteurs de la protéase de première génération du VHC, télaprévir (TVR) ou bocéprévir (BOC).
Les usagers de crack ont mauvaise réputation. Dès lors qu’on leur colle cette étiquette, il est encore plus difficile pour eux d’accéder à des dispositifs d’hébergement dont ils devraient pourtant bénéficier. Cette étiquette de « cracker », comme avant elle celle de « toxicomane », recouvre des réalités bien différentes. On y trouve des personnes dont les problématiques personnelles et sociales conjuguent plusieurs facteurs d’exclusion : manque d’appuis, absence de droits, altération de la santé, somatique et mentale, non traitée, etc. Pour répondre au moins partiellement à ces besoins, l’association Aurore a développé deux actions spécifiques : l’une appuyée sur un dispositif existant, Mijaos1Milieu de jour d’accompagnement et d’orientation santé, l’autre, Phase2Pour un hébergement et un accès aux soins ensemble, développée en partenariat avec le Csapa La Terrasse, leur point commun étant l’hébergement d’usagers de drogues actifs, en particulier ceux fréquentant le nord-est parisien.
Parmi les effets psychotropes de la cocaïne, certains sont recherchés (le sentiment de toute-puissance, l’accélération psychique, etc.) tandis que d’autres sont considérés comme indésirables (anxiété, idées dépressives survenant dans les descentes et effets psychotiques). Nous avons choisi de nous intéresser aux symptômes psychotiques transitoires (hallucinations, idées délirantes et modifications comportementales) survenant dans les quelques minutes à quelques heures après une consommation de cocaïne.
Comme l’écrivait Pierre Chappart à l’occasion des voeux du Réseau français de réduction des risques, l’année 2013 devrait être celle du renouveau, avec l’expérimentation d’au moins une salle de consommation à moindre risque (SCMR). Au-delà de l’avancée que cette ouverture représente, après un premier cycle de vingt années d’installation et de développement en France, la réduction des risques (RdR) doit prendre un second souffle. Conçue pour le champ des drogues illicites, elle doit évoluer avec la dimension plurielle des addictions : définition et développement d’une RdR en matière de consommation d’alcool ou d’addictions sans produit. Elle doit être généralisée (inégalité d’accès sur le territoire) et adapter ses pratiques à tous les contextes : en milieu rural par exemple, la recherche de l’anonymat et le souci de rester invisible semblent primer, complexifiant l’accès à des ressources locales souvent rares. Enfin, après une RdR admise au titre de la santé publique, des objectifs plus globaux sont à porter concernant l’inscription sociale et la citoyenneté des personnes usagères de substances psycho-actives et/ou rencontrant des problèmes du fait de leurs addictions.
Même si la consommation de crack est rare, le décompte des usagers demeure un objectif de santé publique d’autant plus sensible qu’ils se caractérisent par leur grande précarité et leur mise à l’écart des circuits traditionnels de prise en charge sanitaire. En l’absence de donnée fiable, leur nombre ne peut être estimé que de manière indirecte.
La rue, la violence, l’amour: pendant des années, S. m’a raconté sa vie de dealer de crack. Un jour, il a accepté qu’on publie son récit.
L’auriculothérapie ou protocole NADA (National Acupuncture Detoxification Association) est une technique d’acupuncture mise au point en 1975 dans le Bronx pour aider les usagers de crack à gérer le craving. Après quelques expérimentations individuelles, comme celle du Dr Christine Gaston-Mabillat (Csapa Horizons), elle est introduite par l’association NADA France, fondée par l’équipe de la Fratrie (Csapa de Nanterre), qui assure la formation des équipes désireuses de se lancer dans cette nouvelle approche.
Les demandes de soins pour la cocaïne, comme motif principal de consultation, suivent la même trajectoire ascendante que les usages. S’il n’existe actuellement aucun traitement pharmacologique validé pour le sevrage, différentes pistes thérapeutiques prometteuses ont cependant émergé. Les principales cibles thérapeutiques à atteindre dans l’addiction à la cocaïne sont l’euphorie, le craving(envie irrésistible de consommer), les manifestations de sevrage, les troubles cognitifs et une abstinence sur une période continue. Il ne faut pas méconnaître les comorbidités psychiatriques et somatiques dans la prise en charge du patient dépendant.
Le mésusage des traitements de substitution est surtout le fait de jeunes consommateurs en grande précarité, d’usagers qui sont le plus en difficulté avec leur consommation. Aider les médecins à mieux prescrire et développer des actions de réduction des risques pourraient faire baisser l’incidence de ces usages détournés.
Le partage du matériel d’injection entre usagers de drogues (UD) constitue la première cause de contamination par le VHC dans les pays industrialisés, mais ce risque est bien documenté dans la littérature et a été pris en compte dans la mise en oeuvre de la politique de réduction des risques (RdR). La transmission du VHC par le biais de la consommation de crack, et plus particulièrement du partage des pipes à crack, constitue un débat d’actualité dans la littérature internationale particulièrement pertinent, dans un contexte d’augmentation de la consommation de cocaïne base (free base ou crack) en Europe et en France.
Surnommé le « caillou » ou la « roxanne », le crack résulte de la purification du chlorhydrate de cocaïne au moyen d’éther éthylique, de bicarbonate de soude ou plus généralement d’ammoniaque afin d’obtenir une « cocaïne basée » ou free-base sous forme de cristaux. Destiné à être fumé, ou inhalé au moyen d’une « pipe à crack » ou, de façon plus rudimentaire, dans des cannettes vides de bière ou de coca ou encore à l’aide d’un doseur à pastis, le crack agit en l’espace d’une minute et provoque les mêmes effets que la cocaïne pour seulement 10 à 15 min. Chez les usagers, déjà issus de populations marginalisées, la sensation de flash et la descente sont à la base de comportements violents et d’une puissante dépendance.
En France, la première cause de contamination par le virus de l’hépatite C (VHC) reste le partage du matériel contaminé entre les usagers de drogues (UD). Selon l’étude InVs-ANR Coquelicot, en 2004, la prévalence du VHC parmi les UD est de 59,8% et passe à 72,5% chez les usagers de crack. Un grand nombre d’UD infectés ne sont pas soignés, par peur du traitement, des examens ou encore parce qu’ils en sous-estiment la gravité. L’utilisation du FibroScan® permet une évaluation non invasive de la fibrose hépatique et aussi de passer du dépistage, stade auquel souvent les UD arrêtent leur démarche de soin, au stade de diagnostic, plus parlant.
Cet article a été publié dans le Swaps n°69. Il rend compte du premier colloque commun Cnam/AIDES/vih.org organisé le 29 novembre 2012 au Conservatoire National des Arts et Métiers.à Paris.
Cet article a été publié dans le Swaps n°69. Il rend compte du premier colloque commun Cnam/AIDES/vih.org organisé le 29 novembre 2012 au Conservatoire National des Arts et Métiers.à Paris.
Alors que la Commission européenne vient de publier une proposition de révision de la directive sur le tabac, on ne peut que constater, une fois de plus, que l’on refuse aux fumeurs la possibilité de réduire leurs risques s’ils n’arrivent pas à s’arrêter de fumer. Selon cette proposition, l’interdiction de vente du snus1Poudre de tabac humide, parfois conditionnée sous forme de sachet (photo), placée derrière la lèvre supérieure et conservée pendant quelques minutes à quelques heures. Un million de Suédois l’utilisent. Le snus est aussi addictif que le tabac. N’étant pas inhalé, il n’expose pas au cancer du poumon (le produit du tabac le moins dangereux, mais interdit de vente en Europe, sauf en Suède) serait maintenue, et une proposition de réglementation excessive de la cigarette électronique risque de la faire disparaître, alors qu’elle se profilait comme une alternative crédible par rapport à la cigarette.
Plusieurs acteurs de terrain voient émerger depuis deux ans une nouvelle pratique émergente chez les homosexuels, le « slam ». Une étude coordonnée par AIDES a donc été décidée pour trouver des réponses aux interrogations posées par ces pratiques à risque et aussi pour trouver le moyen d’intervenir.