Chemsex : le ministère de la santé lance une mission
Le Pr Amine Benyamina a été chargé par Olivier Véran, ministre des solidarités et de la Santé, d’une mission de 3 mois sur l’usage de drogue dans le cadre du chemsex.
Le Pr Amine Benyamina a été chargé par Olivier Véran, ministre des solidarités et de la Santé, d’une mission de 3 mois sur l’usage de drogue dans le cadre du chemsex.
Trente ans après l’adoption de la loi du 10 janvier 1991 relative à la lutte contre le tabagisme et l’alcoolisme, dite loi Évin, son instigateur évoque pour Swaps les réussites, les échecs et les défis qui restent à relever pour que cette grande loi de santé publique retrouve de sa vigueur.
La consommation d’alcool a baissé ces cinquante dernières années, selon Santé publique France en raison de la diminution de la part du vin. Les Français de 15 ans et plus boivent en moyenne 11,7 litres par habitant en 2017, mais le pays reste dans le peloton de tête en comparaison internationale, au 6e rang parmi les 34 pays de l’OCDE.
Lancer une campagne incitant à limiter sa consommation d’alcool pendant un mois, suivant l’inspiration de nos voisins britanniques, ne fut pas de tout repos en France… Notre pays concentre 10% de la surface mondiale de vignes et reste parmi les plus grands consommateurs, au 6e rang parmi les 34 pays de l’OCDE. La première édition du Dry January, ou «Défi de janvier», s’est heurtée à quelques intérêts contraires.
«Le vin est senti par la nation française comme un bien qui lui est propre, au même titre que ses trois cent soixante espèces de fromages et sa culture», écrivait Roland Barthes dans ses Mythologies. Si la mythologie s’effrite, la mondialisation du goût et des pratiques fait apparaître de nouveaux breuvages, cocktails sucrés, eaux alcoolisées, voire boissons sans alcool. Réduction des risques ou multiplication des invitations?
Peut-on défendre l’abstinence alcoolique en France, pays de tradition et de culture(s) ? Cette question mérite un examen approfondi, entre représentations sociales, rites d’initiation, racisme tempéré et autres saveurs passées. Initialement paru sur le site de SOS Addictions, cet article s’y frotte…
Les gels ou solutions hydroalcoolique (SHA) sont plus que jamais précieux face à la pandémie de Covid-19, mais l’alcool qu’ils contiennent soulèvent quelques questions.
De plus en plus de voix dénoncent les collusions entre le «lobby des alcooliers» et un pouvoir politique vulnérable aux pressions économiques. Mais le monde médical est-il lui-même imperméable aux influences également redoutables de l’industrie pharmaceutique? Dans le match qui oppose les défenseurs du raisin qui fermente à ceux des pilules qui soignent nos cerveaux, l’argument du profit est une arme à double tranchant.
Si la France est un pays jacobin et centralisateur, il en va aussi de sa politique des drogues, organisée et décidée dans les ministères. Malgré la prohibition, les collectivités locales s’engagent de plus en plus pour une politique adaptée localement et qui permette de surmonter, autant qu’il est possible, les conflits fréquents entre les enjeux de santé publique et de sécurité publique.
Jean-Pierre Couteron questionne la notion de bien-être attachée au chanvre, ajouté par la mission d’information commune dédiée aux usages du cannabis. Ni thérapeutique, ni récréatif, le cannabis bien-être incarne un nouvel avatar de la modernité, adapté à l’époque. Réflexion.
Bénédicte Desforges s’intéresse à la législation sur les drogues depuis longtemps, un sujet de société à la croisée de la question des libertés individuelles, du droit et des pratiques policières. En tant que flic, elle a vu de près la mise en œuvre des politiques publiques, les modalités de la répression, ses effets pervers et constaté son inutilité. Avec d’autres policiers, elle a créé le collectif Police contre la prohibition et plaide pour une réforme de la loi. Rencontre.
Terra Nova s’intéresse pour la quatrième fois en quelques années à la question du cannabis et préconise, dans un rapport publié le 9 octobre, une «légalisation raisonnée», en réponse à l’aporie de la répression.
À la suite de l’essor de la réduction des risques, l’accompagnement individuel des consommations paraît particulièrement utile pour aider les usagers à réduire leurs risques réels. Elle pose néanmoins des ques- tions cliniques et légales, du point de vue de l’encadrement règlementaire, et aussi du côté de l’obligation de sécurité de l’employeur.
Toujours plus de répression, de moins en moins de soin… La loi de 1970 continue de régir le paysage de la lutte contre les drogues, passées de «fléau social» à «nuisance publique». Pour Yann Bisiou, rien n’est à attendre de la récente amende forfaitaire, inefficace et inégalitaire. Démonstration.
Le Dr Fadi Meroueh, chef de l’unité sanitaire de la maison d’arrêt de Villeneuve lès Maguelone, président de l’association Health Without Barriers est convaincu de l’intérêt de la buprénorphine long acting pour les patients et notamment ceux en détention. Au congrès de l’Albatros 2020, il a présenté un Webinaire sur ce sujet et plaide auprès des autorités sanitaires pour qu’elles étudient les résultats obtenus en Australie ou au Royaume-Uni. En ces temps de Covid, cette galénique évite bien des soucis…
Le protoxyde d’azote, gaz utilisé dans le milieu médical et industriel détourné à des fins récréatives, est devenu en quelques années un phénomène pour le moins médiatique… et politique. Clément Gérome analyse la construction d’une panique morale à son sujet et offre des pistes pour apprécier différemment le phénomène.
Selon le dispositif Epi-Phare, qui a réalisé le suivi de la consommation des médicaments sur ordonnance délivrés en ville pendant et après le confinement, les anxiolytiques et les hypnotiques ont été massivement prescrits, avec respectivement +1,1 million et +480 000 traitements délivrés par rapport à l’attendu, entre mai et septembre.
Quel a été l’impact du confinement sur les consommations d’alcool et de drogues en France? Les usagers ont-ils rencontré plus de difficultés à s’approvisionner? Ont-ils fait des stocks en prévision et augmenté leurs consommations car ils avaient plus de produits à disposition à domicile? Les motivations à consommer des substances psychoactives ont-elles évolué dans le cadre du confinement?
Les terres de ce pays étaient jadis les leurs. Les peuples autochtones du Canada ont vécu la dépossession et l’ethnocide. Les livres d’histoire demeurent encore silencieux sur un si troublant constat, en dépit d’un processus de réconciliation entamé en 2006. La crise des opioïdes qui sévit au pays fauche durement ces communautés et ne fait qu’en rappeler les profondes blessures.