Un étude de modélisation publiée fin 2022 tente de répondre, pour le cas sud-africain, à deux questions: quels seraient les impacts de santé publique d’un programme de PrEP injectable par rapport à un programme de PrEP orale ? à quel coût de la PrEP injectable celle-ci serait-elle plus coût-efficace que la PrEP orale?
Les chiffres très récents de la PrEP – jusqu’en juin 2022 – mettent en évidence une reprise soutenue de son utilisation en France après le coup d’arrêt de 2020 et une forte augmentation de sa prescription en ville. Néanmoins, sa diffusion à toutes les catégories de population exposées face au VIH reste encore limitée et de larges marges existent pour que de nouveaux publics en bénéficient.
La PrEP ou prophylaxie pré-exposition est un traitement préventif qui consiste en la prise de Truvada® (ou de ses génériques), médicament contre le VIH, pour prévenir l’infection par le virus. Après la démonstration de son efficacité dans les essais thérapeutiques, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les experts français ont recommandé la PrEP pour des personnes très exposées au VIH. La PrEP est prise en charge à 100% en France.
Si le 100% de protection n’existe pas en recherche et en prévention, les excellents résultats de l’étude Prévenir s’en rapprochent pourtant. Présentés à la CROI 2021 par le Pr Jean-Michel Molina, principal investigateur de l’étude, les chiffres confortent la très grande efficacité de la PrEP intermittente: après trois ans et 3 000 personnes très exposées au VIH suivies, seules six infections à VIH sont à déplorer, et toutes sont dues à une mauvaise observance du traitement.
La diffusion de la prophylaxie pré-exposition se poursuit en France: au 30 juin 2019, 20 478 personnes avaient ainsi initié une PrEP, soit le double par rapport à l’année dernière à la même date. Au premier semestre 2019, 15 500 personnes étaient actuellement sous PrEP.