La Journée mondiale de lutte contre le VIH/sida du 1er décembre 2025 survient dans un moment de crise majeure qui met en péril l’objectif mondial d’élimination en 2030, surtout dans sa composante «zéro contamination». Le rapport annuel de l’Onusida s’intitule cette année «Sida, crise et pouvoir de transformation». On ne saurait plus à propos. En 2024, 40,8 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde, on recense 1,3 million de nouvelles infections et 9,2 millions de personnes n’ont toujours pas eu accès au traitement en dépit des progrès manifestes portés essentiellement par le PEPFAR et le Fonds Mondial de lutte contre le VIH mais aussi la tuberculose et la malaria.
La Commission européenne envisage de cesser progressivement son soutien financier à l’Alliance Gavi et au Fonds mondial, deux piliers de la santé publique internationale, selon un document interne révélé par Euractiv. Cette annonce intervient alors que la France s’apprête à réduire drastiquement sa contribution au Fonds mondial.
Dans son intervention lors de la session d’ouverture de la XXe conférence scientifique de l’EACS de Paris, Michel Kazatchkine, conseiller spécial du bureau de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Europe, a appelé la communauté VIH internationale à continuer à aller de l’avant face à l’épreuve que représentent les baisses de financement des états et les attaques contre la science et le multilatéralisme.
La crise créée par les décisions du nouveau gouvernement américain de cesser l’aide internationale peut être le facteur déclenchant d’une profonde refondation de l’écosystème en santé mondiale, estime Michel Kazatchkine, l’ancien directeur du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
Lors des journées scientifiques 2025 de l’ANRS-MIE, deux chercheurs ont présenté les résultats alarmants de leurs études respectives sur l’impact potentiel des réductions du financement du PEPFAR (President’s Emergency Plan for AIDS Relief) en Afrique, soulignant les conséquences désastreuses qu’elles risquent d’entraîner.