Retour sur l’essai ANRS Ipergay (Intervention Préventive de l’Exposition aux Risques avec et pour les Gays), dont le but était de démontrer que la prophylaxie pré-exposition (Prep), dans un cadre de prévention combinée, peut permettre de réduire le risque d’infection par le VIH. Cet essai se distinguait par une offre «à la demande», uniquement au moment de l’exposition aux risques. Les derniers résultats montrent une réduction du risque de 86%.
Les principaux résultats de l’étude VOICE, qui n’avait pas réussi à montrer l’intérêt préventif de la Prep, viennent d’être publiés dans le New England Journal of Medicine (NEJM). L’échec de l’essai serait en fait dû en grande partie à une observance extrêmement faible chez les participantes; l’utilisation d’antirétroviraux (ARV) en prévention ne pouvant bien sûr être évaluée que si les médicaments sont effectivement utilisés.
En France, comme dans d’autres pays industrialisés, l’utilisation des traitements antirétroviraux dans un protocole de prévention de la transmission mère-enfant a permis une décroissance spectaculaire de celle-ci, d’un taux d’environ 20% à moins de 1%. Mais les effets de l’exposition du foetus aux antirétroviraux maternels sont encore peu étudiés.
Une étude sur New York City qui a modelé l’utilisation de la prophylaxie pré-exposition a obervé que, pour être abordable, la PrEP devra étroitement cibler les HSH les plus à risque de VIH. Dans cette population cible, le niveau d’utilisation devra être très élevé. Une diminution du prix du Truvada, la pilule combinée de ténofovir/emtricitabine actuellement utilisée pour la PrEP, aiderait aussi.
Comprendre les mécanismes de l’immunité innée permettant de réduire la transmission du VIH-1 au niveau des muqueuses tel est l’objectif des études menées par l’équipe du Dr Elisabeth Menu de l’Unité de Régulation des Infections Rétrovirales, laboratoire dirigé par le Pr Françoise Barré-Sinoussi, à l’Institut Pasteur. Ces études soutenues par l’ANRS (France REcherche Nord&Sud Sida-hiv Hépatites) montrent, pour la première fois, que des récepteurs de l’immunité innée impliqués dans la reconnaissance du VIH-1, ainsi qu’une protéine du système immunitaire, l’Interféron gamma (IFN) et le facteur cellulaire de restriction, SAMHD1, jouent un rôle dans le contrôle de l’infection par le VIH-1 au niveau de la muqueuse utérine chez la femme enceinte. Ces résultats font l’objet de deux présentations à l’occasion de la Conférence HIV Research for Prevention (HIVR4P) qui se déroule du 28 au 31 octobre 2014 au Cap en Afrique du Sud..