Cette étude vise à décrire l’évolution des intervalles de temps entre l’entrée dans les soins, le début du TAR et l’obtention d’une charge virale indétectable (CV<200 copies/mL) et évaluer les facteurs associés au délai de début du TAR après l’entrée dans les soins. Cette étude a été réalisée sur la base de données hospitalières françaises sur le VIH (ANRS CO4 FHDH) et des données déclaratives des cliniciens pour la FHDH incluant 172 hôpitaux en France. La population sélectionnée est celle des femmes transgenres VIH-1 (n=1596), naïves de traitement, recrutées entre 1997 et 2022 (n=815).
Dans la prise en charge globale, les intervalles de temps entre l’entrée dans les soins, le début du TAR et l’obtention d’une charge virale indétectable (CV<200 copies/mL) varient au cours du temps.

Les facteurs associés au délai de mise en route du TAR ont évolué au fil du temps: le statut immunovirologique était significativement associé dans les périodes 1997-2004 et 2005-2012, mais ne l’était plus en 2013-2022. En 2013-2022, les facteurs associés au délai de mise sous traitement étaient la charge virale à l’inclusion et l’origine géographique :
- Les TW avec une CV≥100000 cp/mL étaient 42 % plus susceptibles de commencer le traitement plus tôt que celles avec une CV<100000 cp/mL.
- Les TW nées en Amérique latine ou dans d’autres pays étaient moins susceptibles de commencer le traitement plus tôt que celles nées en France (réduction de 31% et 42%, respectivement).
En conclusion, chez les femmes transgenres suivies en France, on observe une réduction globale des délais entre les 3 étapes du continuum de soins depuis 1997. Depuis la politique de «traiter tous les PVVIH», les délais de mise sous TARV se sont raccourcis mais des disparités selon l’origine géographique persistent.
D’après Hemery J et al., poster 1110, actualisé
Cet article a été précédemment publié dans le e-journal de la Lettre de l’infectiologue à l’occasion de la CROI 2025. Nous le reproduisons ici avec leur aimable autorisation.