Migrants : Une population fragilisée face au VIH

Les données issues de la surveillance épidémiologique reflètent clairement le risque accru d’infection par le VIH dans la population étrangère vivant en France. Avec, au 31 décembre 2007, un taux de découverte de séropositivité de 431 cas pour 100 000 habitants, les personnes originaires d’Afrique subsaharienne sont, de loin, les plus touchées par l’épidémie1BEH n°45-46, (1er décembre 2008)..

Homosexuels masculins : une épidémie sous-estimée

Alors que les premiers cas de sida ont été diagnostiqués au début des années 1980 chez des jeunes hommes homosexuels dans les pays occidentaux, la place des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH1Nous parlerons ici de manière générique des HSH (MSM en anglais) bien que les populations incluses dans cette catégorie divergent selon les publications et les pays. Tout d’abord, il importe de ne pas oublier qu’une majorité d’HSH ont également des rapports sexuels avec des femmes et qu’ils ne se reconnaissent pas tous dans les identités «gay», «homosexuel» ou «queer». De plus, les «travailleurs du sexe masculins», les «travestis», les personnes «transgenre» sont parfois comptabilisés en tant qu’HSH, parfois enregistrés dans des catégories spécifiques ou bien non comptés.) dans l’épidémie est encore sous-estimée au niveau mondial.

Dynamique de la transmission : comprendre pour mieux combattre

Si la XVIIe conférence mondiale sur le sida a été riche en communications sur les techniques et les stratégies de prévention, elle a aussi permis de découvrir les outils d’analyse et de compréhension de la dynamique de l’épidémie ainsi que les méthodes d’évaluation des interventions.

L’épidémie dans le monde en 2008

L’édition 2008 du Rapport sur l’épidémie mondiale de sida1disponible sur le site www.unaids.org a été publiée par l’Onusida à la veille de la conférence de Mexico. Pour Peter Piot, le directeur exécutif de l’organisation onusienne, « c’est le rapport le plus encourageant de ces vingt dernières années. Les résultats sont là, l’épidémie recule partout, même s’il y a des zones géographiques où il y a des reprises, comme en Ouganda ou en Europe de l’Est. Trois millions de personnes sont aujourd’hui sous traitement. C’est bien sûr insuffisant, mais qui aurait pu l’imaginer il y a cinq ans ? »2Interview à Libération du 2 août. Piot ne met pas moins en garde : « Tout l’enjeu est le maintien d’une forte mobilisation dans le temps. Baisser la garde, c’est le risque majeur qui nous guette. »