Évolution du syndrome post-covid au cours du temps

Depuis l’ESCMID Global, la Lettre de l’infectiologue s’est penchée sur le covid long, et plus spécifiquement ici sur les syndromes post-covid présentés par Gentilotti E et al.

Le syndrome post-covid (SPC) représente une charge significative pour les patients et pour le système de santé. Une analyse de la cohorte ORCHESTRA s’est attachée à définir les déterminants et la sévérité du SPC avec un suivi à 6, 12, 18 et 24 mois après l’infection aiguë. La sévérité du SPC était évaluée par l’échelle SF-36 de qualité de vie. Dans cette cohorte de 4 962 patients, l’âge moyen était de 58,6 ans et les femmes représentaient 42,3 % de l’effectif.

La prévalencePrévalence Nombre de personnes atteintes par une infection ou autre maladie donnée dans une population déterminée. du SPC est passée de 59,4 % à 3 mois à 20 % à 24 mois, avec une diminution nette entre 18 mois (45,3 %) et 2 ans. Tous les symptômes ont diminué en fréquence, mais la répartition entre intensité légère, modérée et sévère est restée assez stable au cours du temps (tableau).

En analyse multivariée, une corrélation inverse entre intensité légère de l’infection et prévalence du SPC a été montrée ; l’administration d’anticorps était associée à une probabilité réduite de survenue du SPC (sauf à 24 mois). Comparativement à la 5e vague, les 1re et 2e vagues étaient associées à un risque plus élevé de SPC à 12 mois. Les femmes étaient plus exposées au risque de SPC au cours de la 1re année post-infection mais pas au cours des mois suivants.

En dépit de la diminution de la prévalence du SPC entre 18 et 24 mois, une proportion importante de patients (20 %) de l’étude ORCHESTRA présentait donc toujours des symptômes 2 ans après l’infection initiale. Il faut cependant noter que les effectifs évalués sont passés de 3 072 à 3 mois à 565 à 24 mois, ce qui suggère un taux important de perdus de vue.