Une semaine après, le 29 novembre, la Direction générale de la santé a mis en ligne un «DGS Urgent», détaillant la conduite à tenir devant un cas de pneumopathie atypique, une recrudescence de ces infections étant en effet constatée aux urgences pédiatriques en France.
De quoi s’agit-il ?
Selon l’OMS, depuis la mi-octobre, le nord de la Chine a signalé une augmentation des cas de syndromes grippaux par rapport à la même période des trois années précédentes. Cette augmentation a été attribuée à la levée des restrictions liées au Covid-19Covid-19 Une maladie à coronavirus, parfois désignée covid (d'après l'acronyme anglais de coronavirus disease) est une maladie causée par un coronavirus (CoV). L'expression peut faire référence aux maladies suivantes : le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) causé par le virus SARS-CoV, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) causé par le virus MERS-CoV, la maladie à coronavirus 2019 (Covid-19) causée par le virus SARS-CoV-2. et à la circulation d’agents pathogènes, tels que la grippe, le mycoplasme (Mycoplasma pneumoniae, une infection bactérienne courante qui touche généralement les jeunes enfants) qui évolue par épidémies tous les 5 ou 7 ans, mais totalement absente depuis la crise Covid), le virus respiratoire syncytial (VRS) et le Sars-CoV-2, qui cause le CovidCovid-19 Une maladie à coronavirus, parfois désignée covid (d'après l'acronyme anglais de coronavirus disease) est une maladie causée par un coronavirus (CoV). L'expression peut faire référence aux maladies suivantes : le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) causé par le virus SARS-CoV, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) causé par le virus MERS-CoV, la maladie à coronavirus 2019 (Covid-19) causée par le virus SARS-CoV-2. On peut imaginer que pour une population, qui, pendant trois ans, n’a pas vu un germe et n’en a donc pas développé d’immunité, cela pourrait être l’occasion de voir des formes graves de cette maladie qui peuvent exister, notamment chez l’enfant, chez les personnes immunodéprimées ou chez les personnes les plus âgées.
Le 21 novembre, les médias et ProMED signalent des foyers de pneumonie non diagnostiqués chez des enfants dans le nord de la Chine. Les images d’enfants masqués attendant aux Urgences surchargées ressurgissent sur les écrans, comme chez les complotistes sur X (anciennement Twitter).
Or, l’augmentation de ces infections respiratoires à Mycoplasma pneumoniae est visiblement sensible dans de nombreux pays, comme en témoigne cet article paru dans le Lancet, avec la thèse d’une immunité acquise abaissée par les confinements pendant le Covid.
Conduite à tenir
Le «DGS urgent» rappelle que les infections respiratoires à Mycoplasma pneumoniae sont «très fréquentes» chez les enfants de plus de 4 ans et les jeunes adultes. Souvent bénignes, elles guérissent spontanément, en 2 à 6 semaines dans «l’immense majorité des cas», mais peuvent parfois nécessiter une hospitalisation. On compte moins de 5 % de décès, principalement sur un terrain fragilisé. Le problème de cette pneumonie atypique, outre sa gravité potentielle, est l’apparition possible de manifestations extrapulmonaires : hépatite, myocardite, méningo-encéphalite, atteinte cutanée, baisse des plaquettes ou des globules rouges et blancs… La transmission se fait par gouttelettes et l’incubation dure de 2 à 3 semaines.
L’antibiothérapie de première intention repose sur les macrolides durant 7 jours. En l’absence de signes d’emblée évocateurs de bactérie atypique («début progressif, signes extra respiratoires, état général conservé, opacité non systématisée»), le traitement de première intention reste l’amoxicilline ou l’association amoxicilline/acide clavulanique. Une réévaluation est «impérative» dans les 48 à 72 heures. En l’absence d’amélioration, il est recommandé de passer aux macrolides après une radiographie de thorax pour éliminer un épanchement pleural, et une CRP (C-reactive protein).
Il y a aussi la question de la résistance aux macrolides, son niveau est inconnu faute de circulation de la bactérie. Il était de 10 % pour l’azithromycine, un des macrolides, il y a quelques années, mais quid aujourd’hui ? Le message aux cliniciens, c’est de dépister par prélèvements et PCR – sur prélèvement respiratoire, pharyngé ou nasopharyngé et/ou par diagnostic sérologique – et transmettre au CNR, ce qui est pour l’instant uniquement disponible en milieu hospitalier. La PCR notamment multiplex permet un diagnostic précoce. Cette prise en charge du test PCR par l’assurance maladie n’est actuellement pas possible en ambulatoire. Cet examen crucial pour le diagnostic des infections respiratoires en ville qui peuvent co-circuler en hiver pourrait être mis prochainement à la nomenclature des examens biologiques et donc, remboursé par l’assurance maladie.
Le démarrage du traitement ne doit pas être retardé, insiste la DGS qui précise cependant «la présente alerte ne doit faire oublier la recherche en premier lieu d’une pneumopathie virale grippale, Covid-19 ou VRS».
Surveillance épidémique
La DGS indique que Santé publique France poursuit ses analyses au niveau national afin de préciser les caractéristiques et la dynamique actuelle de l’épidémie à Mycoplasma pneumoniae. Dans son bulletin du 29 novembre, Santé publique France fait état de «plusieurs signaux témoignant d’une recrudescence de pneumopathies à Mycoplasma pneumoniae» pour lesquelles un point d’actualité sera prochainement publié.
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) assure un suivi renforcé de la consommation des antibiotiques utilisés en période hivernale dans le cadre de la lutte contre les pénuries de médicaments. Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau a indiqué sur France info : «On a 6 mois de stock sur ces produits-là, mais on a aujourd’hui une augmentation comme dans tous les pays d’Europe de ces bactéries». À suivre.