CROI 2018: 25e Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes

Nous revoici à Boston pour la 25e édition de la CROI Pas de froid polaire cette année, on pourra traverser la rue sans avoir a s’habiller en Eskimo… Judith Currier, présidente de cette 25ème édition, a néanmoins plaidé en introduction pour que la CROI retourne dans le Sud-Ouest des Etats-Unis, dans un endroit un peu plus chaud que Boston (cette année) ou Seattle (l’an dernier… et l’an prochain). Un petit historique pour rappeler qu’à la première CROI de Washington il y a 25 ans, il n’y avait pas de smartphone, pas de PubMed, les ordinateurs « portables » pesaient rarement ois de 7 kg quand on avait la chance d’en avoir un… Côté sciences, la question à l’époque était plus de savoir quand passer dans une pratique de soins palliatifs, comment mieux traiter les infections opportunistes… et pas encore réellement sur les traitements antirétroviraux.

Même si l’on ne dispose pas encore de vaccination, les 21 millions de personnes sous traitement sont là pour nous montrer les progrès de l’accès au traitement, mais l’avenir n’est peut être pas aussi clair qu’on le souhaiterait : les fonds sont plutôt à la baisse (le PEPFAR notamment), il y a moins de jeunes s’engageant dans la recherche sur le VIH et finalement alors que le nombre de patients à prendre en charge ne fait que croitre, les moyens engagés dans la lutte contre le VIH paraissent plutôt en phase de stagnation, voire de régression.

Mais la dynamique scientifique est tout de même au rendez-vous cette année : plus de 1 000 communications, 54% (1061/1960) des propositions d’abstracts ayant été acceptées; il y a un peu plus de 4.000 inscrits dont 42% d’étrangers. L’Afrique n’arrive pas encore à dépasser 10% des abstracts soumis, alors qu’une grande partie des recherches actuelles se déroulent sur son territoire (mais beaucoup de communications comportent des auteurs africains, même si la communication n’est pas estampillée « Afrique »…).