Aedes aegypti : comment ce moustique africain est-il devenu un ennemi public majeur

À l’instar de nombreux processus évolutifs, le moustique Aedes aegypti n’est pas devenu l’un des principaux vecteurs mondiaux de virus humains de façon soudaine. Une équipe internationale met en lumière l’évolution génétique ayant permis à cette espèce, initialement présente dans les forêts africaines, de devenir un super-vecteur.

Du sud au nord : comment le moustique tigre redessine la carte des épidémies

Le moustique tigre (Aedes albopictus), originaire d’Asie du Sud-Est, s’installe durablement en France et en Europe. Une étude parue dans Global Change Biology (Radici et al., 2025) montre que cette espèce invasive a rapidement colonisé sa « niche climatique » en France, sous l’effet conjugué du réchauffement global et de l’urbanisation. Et avec lui, c’est le risque d’arboviroses – dengue en tête – qui s’étend vers le nord du continent.

Moustique tigre : une expansion inquiétante

Observé pour la première fois en France en 1999, le moustique tigre a connu une expansion fulgurante depuis 2004 ; il est actuellement implanté dans 81 départements métropolitains ainsi que dans 14 pays européens. Une situation qui présente des enjeux importants, car Aedes albopictus est un vecteur potentiel de nombreuses maladies telles que la dengue, le chikungunya ou encore Zika.

Le chikungunya

Le chikungunya est une infection virale transmise par des moustiques du genre Aedes, comme la dengue. Les deux maladies sont en progression constante dans le monde. Après une épidémie majeure à la Réunion en 2005, avec près de 40 % de la population touchée, neuf épisodes de transmission autochtone de dengue ou chikungunya sont survenus entre 2010 et 2017 dans l’Hexagone.