Une crise des opioïdes en France?
La France est-elle à risque de vivre une crise des opioïdes à l’instar des États-Unis et du Canada? Recueil des garde-fous.
La France est-elle à risque de vivre une crise des opioïdes à l’instar des États-Unis et du Canada? Recueil des garde-fous.
Le plus souvent, on ne retient de la crise des opioïdes aux États-Unis que l’incroyable explosion de la courbe des overdoses. Pourtant il existe une morbidité associée au mésusage des opioïdes liée à l’effet des produits eux-mêmes et aux méthodes de consommation. Sans compter l’impact sur les prescriptions «légales» de ces opioïdes et les retombées sur les systèmes de santé hospitaliers d’où proviennent la plupart des détournements de ces produits. Bref tour d’horizon clinique.
La crise des opioïdes aux États-Unis n’est pas un mirage: près de 50 000 personnes meurent chaque année d’une overdose d’opioïdes depuis 2015. Enfin prise en charge par le gouvernement fédéral, cette crise pourrait aussi être une occasion historique pour la réduction des risques.
La cigarette électronique, ou vape, a été l’objet récemment d’un feu d’artifice d’attaques variées, avec un embrouillamini de sujets très différents aptes à semer la plus grande confusion. Résultat: 59 % des Français pensent maintenant que la vape est aussi ou plus dangereuse que la cigarette de tabac, selon un sondage BVA.
Doté de 9 millions d’euros sur trois ans, incluant cinq partenaires, le plan 2019-2021 de lutte contre le crack qui fait des ravages dans le nord-est parisien veut changer le paysage, tristement célèbre, de la Colline. Un plan sans suite?
À Londres, le chemsex est devenu un terme du langage courant. Dans les services VIH, des consultations pour les adeptes du chemsex tentent de pallier les risques. Démonstration par l’exemple.
Le «sexe chimique» s’inscrit dans une longue histoire où les fantasmes et les jugements moralistes l’ont souvent disputé à la description objective de pratiques sexuelles où la drogue peut effectivement avoir une fonction aphrodisiaque. Une brève histoire des relations entre usage de drogue et sexualité à l’époque contemporaine.
L’analyse capillaire est une méthode qui permet d’évaluer précisément la consommation de nouveaux produits de synthèse, souvent sous-déclarée. Démonstration par l’exemple avec une sous-étude d’Ipergay.
Groupes virtuels (Facebook, WhatsApp) ou dans la vraie vie, offres de soins sur l’ensemble du territoire, outils de réduction des risques, flyers, etc. Aides multiplie les interventions pour alerter sur les risques liés au chemsex.
Analyser les drogues permet d’entrer en contact avec les usagers et de les informer sur la toxicité des produits. Le centre d’AddictoVigilance de Paris a mis en place un programme de RdR par l’analyse des produits à destination des chemsexers et plaide pour leur généralisation.
Deux présentations au colloque Addictions Toxicomanies Hépatites Sida (ATHS), qui s’est déroulé du 1er au 4 octobre à Biarritz, montrent une association entre troubles psychiatriques et pratique du chemsex.
Il est difficile d’isoler les pratiques du chemsex des autres caractéristiques de la condition gay, entre risque VIH, opprobre sociale, et ressourcement communautaire. Quelques enseignements de l’étude Apaches.
«Envoyés spéciaux» sur les scènes d’Aulnay, Aubervilliers et Marseille, Vincent Benso et Didier Jayle témoignent de la redynamisation des scènes ouvertes de consommation, à l’époque où paradoxalement les grandes villes se dotent de salles de consommation dites à moindres risques.
La CND a consacré cinq événements à la crise des opioïdes, qui bouscule le concept d’un «monde sans drogues». Une résolution (L7) a été adoptée, pour «promouvoir des solutions efficaces et novatrices, au moyen d’une action nationale, régionale et internationale, pour faire face aux défis multiformes posés par l’usage non médical des drogues synthétiques, en particulier les opioïdes de synthèse».
À Vienne, en mars derniers, 2000 personnes étaient réunies pour le Segment ministériel et la 62e session de la Commission des stupéfiants de l’ONUDC. Au menu: 90 événements parallèles, 9 résolutions débattues mot par mot, une Déclaration politique adoptée avant l’ouverture des débats. Pour le néophyte, la réunion viennoise de la CND, c’est un mélange détonant de déclarations grandiloquentes et schizophréniques, de protocoles bien huilés et de résultats apparemment vains…
Qu’est-ce qui coince avec la naloxone ? Cet antagoniste aux opiacés permet de sauver des personnes qui font une overdose et commence à montrer son intérêt aux États-Unis dans le contexte de la crise des opioïdes, comme l’a montré Sandra Comer (Columbia University, New York)à Biarritz. En France, une stratégie de prévention des surdoses d’opioïdes a été présentée fin juillet par leministère de la Santé, qui décline 5 objectifs et 18 actions, pour notamment « assurer une diffusion large de la naloxone prête à l’emploi ». Sur le terrain, comme l’a montré un atelier du colloque ATHS, ça patine.
En mars dernier, s’est tenue à Vienne la 62e session de la Commission on Narcotic Drugs (CND) de l’ONU. Énième symposium d’une bureaucratie onusienne qui tourne à vide ou véritable arène décisionnelle qui pourrait prendre le grand tournant tant espéré des partisans de la légalisation et de la réduction des risques ? Avant de trancher, retraçons ici l’histoire de ce système qui borne depuis plusieurs décennies tout débat national sur la question des drogues et invite de nombreuses délégations nationales à venir pratiquer une curieuse valse de Vienne à chaque printemps.
La légalisation du cannabis à usage récréatif et médical dans un nombre croissant d’États à travers le monde suscite l’intérêt marqué d’acteurs issus du monde des affaires, attirés par un marché jugé prometteur. De la contreculture des années 1960 au Nasdaq, le statut de la marijuana a radicalement changé.
Une étude de la Glasgow Caledonian University (GCU) publiée par The Lancet met en évidence une augmentation de la prévalence du VIH chez des injecteurs de cocaïne, inédite depuis trente ans au Royaume-Uni.
Tout est bon dans le chanvre, s’enthousiasme-t-on lors du colloque «Chanvre bien-être, une nouvelle filière en France», organisé à l’Assemblée nationale le 11 juillet dernier.