La pharmacorésistance acquise sous PrEP disparait rapidement

Une préoccupation souvent exprimée à propos de la Prep est de savoir si son utilisation conduira à une augmentation du taux de résistance aux médicaments anti-VIH si elle prise par inadvertance par des personnes qui sont déjà séropositives, ou si le VIH est acquis par des personnes qui prennent un taux insuffisant de Prep.

Une étude secondaire de l’étude Partners sur la Prep, qui a été conduite entre 2009 et 2011, a examiné les cas de pharmacorésistance qui avaient surgi dans le cadre de cette étude. Dans cette grande étude de 4747 couples hétérosexuels de statuts sérologiques différents, si 47 personnes séronégatives sous placebo contractèrent le VIH 13 personnes sous Truvada (ténofovir/emtricitabine) et 18 personnes sous ténofovir seul l’attrapèrent aussi.

Cette étude a examiné neufs personnes qui portaient des souches résistantes de VIH, détectées grâce à des tests de résistance très sensibles. Sept personnes avaient une résistance à l’emtricitabine, une personne au ténofovir et une personne aux deux médicaments. Parmi les neufs, cinq avaient définitivement développé leur résistance pendant la période qu’ils avaient passé sous PrEP: quatre avaient un VIH aigu avant de prendre la PrEP mais n’avaient pas encore développé d’anticorps et ont été par conséquent prescrits la PrEP par erreur; dans un autre cas, une personne a contracté le VIH après la prescription de PrEP mais avant de commencer à la prendre. Les quatre autres personnes ne prenaient pas la PrEP lorsqu’ils ont développé leur résistance (un prenait le placébo et un autre ne prenait pas le médicament contre lequel il était résistant). Il est donc probable qu’ils ont contracté une souche de VIH pharmacorésistante. Parmi les cinq personnes qui ont développé une résistance après avoir commencé la PrEP, la proportion de VIH porteurs de mutations de résistance dans leur système est tombée à zéro en six mois et est restée à zéro par la suite.

Commentaire: Partners PrEP est la seule étude randomisée, contrôlée par placebo qui a eu suffisamment d’infections et suffisamment d’adhésion au traitement pour être en mesure de répondre à cette question. En tant que tels, les résultats sont relativement rassurants. En général, il semble que la résistance acquise lorsque la PrEP est prise pendant la période aigue d’infection au VIH disparait rapidement et ne met pas en péril le succès du traitement plus tard.

Traduction française de Sylvie Beaumont.

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