La consécration du paradigme biomédical de la prévention ?
Cet article fait partie du Transcriptases n°144 Compte-rendu de la XVIIIe Conférence internationale sur le sida, réalisé en partenariat avec l’ANRS et qui sera disponible début novembre.
Cet article fait partie du Transcriptases n°144 Compte-rendu de la XVIIIe Conférence internationale sur le sida, réalisé en partenariat avec l’ANRS et qui sera disponible début novembre.
Dans ce texte, je voudrais reprendre les débats et controverses qui ont cours actuellement en France sur les «nouveaux paradigmes de la prévention». Je voudrais aussi montrer que toutes les méthodes de prévention ont des efficacités comparables et développer l’idée selon laquelle, il n’est pas possible de dissocier les approches comportementales des approches bio-médicales, car celles-ci constituent par définition des tentatives de modification des comportements sanitaires qui doivent bénéficier d’un accompagnement et d’un suivi psycho-social pour augmenter leur efficacité pratique.
«Prévention comportementale du VIH: est-ce que ça fonctionne, est-ce qu’on en a besoin et est-ce qu’on en veut?» Le titre de la conférence donnée par le professeur John de Wit1Directeur du National Centre in HIV Social Research et professeur à l’Université de New South Wales (Sydney, Australie) au Kremlin-Bicêtre le 24 septembre 2010 peut sembler provocateur, mais soulève d’importantes questions alors que l’on s’interroge sur «l’échec de la prévention», en particulier dans les populations les plus touchées et alors que la prévention biomédicale, avec le Treatment as Prevention (TasP), suscite tant d’enthousiasme.
Qui l’aurait prédit, il y a un peu plus de deux ans et demi, lorsque que l’iconoclaste médecin suisse, avait lancé le Swiss Statement en déclarant que les personnes séropositives traitées ayant une charge virale n’étaient quasiment pas contaminantes ? A l’époque, même si l’assertion était assortie de réserves et s’adressait aux personnes hétérosexuels(es), observant(e)s, avec une charge virale indétectable depuis plus de 6 mois, et en l’absence d’infections sexuellement transmissibles, cela lui avait valu bien des reproches et des critiques.
Cet atelier de la Conférence VIH/sida de Casablanca 2010 a acté un basculement vers l’acceptation du concept, qui avait pourtant déchiré la communauté francophone lors de son annonce par Bernard Hirschel.