Régulation du cannabis en Uruguay: bilan d’étape

L’Uruguay est le premier pays au monde à avoir légalisé la production, la consommation et la vente du cannabis. Toutefois, contrairement à ce qui se passe au Colorado par exemple, cette régulation est très encadrée par l’état. Outre l’autorisation de l’autoproduction individuelle et collective via les clubs associatifs, l’état s’est engagé à permettre la commercialisation en pharmacie du cannabis pour une consommation récréative, ce dernier étant issu d’une production sous la forme d’un oligopole contrôlé par lui. C’est ce dernier aspect qui fait de ce pays un cas unique, mais qui explique aussi les retards et les difficultés auxquels la politique de régulation est confrontée.

Michel Kazatchkine: «Le cadre légal prend une importance capitale dans la réponse contre le VIH»

La quinzième édition de la Société européenne des cliniciens contre le sida (EACS) s’est ouverte mercredi 21 octobre à Barcelone. Au-delà des progrès scientifiques que la conférence abordera, la prise en compte des disparités régionales reste essentielle. A l’aune des données épidémiologiques, la volonté des Etats fait ou défait les avancées accomplies, faisant du plaidoyer un axe prioritaire des acteurs européens contre le sida. Michel Kazatchkine, envoyé spécial en Europe de l’Est pour l’Onusida, explique l’importance de la question politique et évoque, assez diplomate, la situation critique en Europe de l’Est.

La naissance de la guerre à la drogue (années 1960-1980): une obsession américaine?

En 1961, la Convention internationale sur les stupéfiants de l’Organisation des Nations unies (ONU) définit la drogue comme un «fléau pour l’individu qui constitue aussi un danger économique et social pour l’humanité». Ce n’est pas pour autant qu’une guerre à la drogue est déclarée: le texte ne vise qu’à unifier et clarifier l’ensemble des mécanismes de régulation du commerce international des stupéfiants et à prohiber les usages non médicaux des substances listées.

Drogues et développement: l’effet mirage

Depuis la Déclaration de Vienne de juillet 2010, la littérature sur l’échec de la politique internationale de contrôle des drogues et ses effets collatéraux ne cesse de croître. Incarcération de masse, déstabilisation sécuritaire et politique des états, violations des droits humains, et bien sûr propagation incontrôlée des épidémies de sida et d’hépatite virale C dans les pays les plus répressifs. N’en jetez plus! Une ombre subsiste: les conséquences négatives de la guerre aux drogues en matière de développement des pays à revenus faibles et intermédiaires, plus particulièrement de ceux qui sont des zones de production ou de transit. Ou, le conflit entre deux politiques publiques internationales: celle régissant le contrôle des drogues, celle promouvant l’aide au développement – toutes deux ancrées dans le même système multilatéral international sous l’égide des Nations unies.

La guerre à la cocaïne à l’épreuve de l’«effet ballon»

En 2012, à la faveur de la sortie de son rapport sur les drogues, l’Organisation des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) annonçait que le Pérou venait de supplanter la Colombie comme premier producteur mondial de feuilles de coca. Un constat qui vient illustrer parfaitement ce que les services de police appellent l’«effet ballon», un terme qui désigne le déplacement des activités criminelles d’une zone géographique à une autre. Un phénomène, similaire à celui des vases communicants, qui fait que souvent dans l’histoire la lutte contre le crime organisé s’apparente à un jeu à somme nulle.