Le volet Migrants survivra-t-il aux réformes du droit au séjour pour soins ?

Le 12 octobre 2010, trois semaines avant la publication du Plan national de lutte contre le sida 2010-2014, l’Assemblée nationale adoptait, en première lecture, le projet de loi relatif à l’immigration. L’une des dispositions votées touche directement les malades et la santé publique, puisqu’elle remet en cause la possibilité pour les étrangers gravement malades d’obtenir un titre de séjour pour soins.

Accès aux soins des étrangers : le recul

Après avoir réformé l’Aide médicale d’Etat (AME) et instauré un forfait annuel de 30 euros, le gouvernement souhaite modifier le droit au séjour pour raison médicale. Ces deux mesures, dénoncées par de nombreux acteurs, dont la Société française de lutte contre le sida (SFLS), vont dans le sens d’une difficulté d’accès aux soins accrue pour les étrangers, comme le confirme plusieurs rapports.

Les personnes originaires d’Afrique subsaharienne en France face au VIH/sida

Les populations originaires d’Afrique subsaharienne vivant en France constituent l’un des «groupes à risque» construit par l’épidémiologie du VIH/sida. La catégorie épidémiologique du «groupe à risque», si elle permet d’identifier des populations cibles et ainsi d’orienter les campagnes de prévention, suppose implicitement l’existence et l’homogénéité de ce groupe social. En outre, s’agissant de personnes migrantes, le rejet d’un culturalisme —qui a notamment contribué à distinguer un «modèle africain de sexualité»— au profit de problématiques plus larges intégrant les conditions de vie, n’ont pas facilité la nécessaire prise en compte de la sexualité.