Malgré des avancées notables en santé mondiale au cours des deux dernières décennies, de nombreux défis demeurent : en 2022, 20,5 millions d’enfants n’ont pas reçu de vaccins de routine dans le monde, soit 2,1 millions de plus qu’en 2019. Toutes les deux minutes, une mère décède des complications de sa grossesse ou de son accouchement…
La France a défini des priorités pour la période 2023-2027 dans une nouvelle stratégie, afin de relever ces défis en santé mondiale et contribuer à l’atteinte de l’objectif de développement durable 3 (bonne santé et bien-être) à l’échelle du monde d’ici à 2030. Elle prévoit une contribution de 2 milliards d’euros en faveur de la santé mondiale entre 2023 et 2025.
Cinq priorités sont mises en avant dans la stratégie :
• Promouvoir des systèmes de santé centrés sur la personne, pour atteindre la couverture sanitaire universelle (CSU)
• Promouvoir la santé des populations et lutter contre les maladies à tous les âges de la vie
• Anticiper et répondre aux urgences de santé publique et au changement climatique dans une approche « Une seule santé » (humaine, animale, environnementale)
• Promouvoir une nouvelle architecture en santé mondiale s’appuyant sur la complémentarité de l’action bilatérale et multilatérale
• Faire de la recherche et de l’expertise publique et privée des leviers d’action et d’influence au service de la stratégie en santé mondiale.
Dans ce cadre, la France dit maintenir son soutien économique à des initiatives telles le Fonds mondial de lutte contre le sidaSida Syndrome d’immunodéficience acquise. En anglais, AIDS, acquired immuno-deficiency syndrome. l’Onusida, l’alliance pour le vaccin Gavi, PREZODE, etc. à hauteur de 2 milliards d’euros pour la période 2023-2025, soit une augmentation de 33 % par rapport à la période 2020-2022.
La France participe par ailleurs à des travaux qui devraient permettre d’aboutir à un futur accord international sur la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies, dont l’adoption est prévue par l’Assemblée mondiale de la santé en mai 2024. Un comité de suivi, composé entre autres d’acteurs issus du gouvernement, d’agences publiques, d’organisations de la société civile et de l’enseignement supérieur et de la recherche sera chargé d’observer l’opérationnalisation de la stratégie.
Focus «Une seule santé»
«La pandémie de Covid-19Covid-19 Une maladie à coronavirus, parfois désignée covid (d'après l'acronyme anglais de coronavirus disease) est une maladie causée par un coronavirus (CoV). L'expression peut faire référence aux maladies suivantes : le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) causé par le virus SARS-CoV, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) causé par le virus MERS-CoV, la maladie à coronavirus 2019 (Covid-19) causée par le virus SARS-CoV-2. a mis en lumière les difficultés de la communauté internationale à faire face à une crise sanitaire de grande ampleur», précise la stratégie. Pour «améliorer les capacités nationales, régionales et internationales d’anticipation, de prévention, de détection, de préparation et de réponse lors d’une crise sanitaire, de manière coordonnée», un effort collectif est exigé. La France rappelle ses engagements aux niveaux européen et international pour promouvoir l’approche Une seule santé.
Au titre desquels, le soutien des projets et des initiatives internationales tels que l’Alliance quadripartite, PREZODE, le panel d’experts de haut niveau «Une seule santé» (One Health High Level Expert Panel) ou le projet DURABLE de Pasteur.
De même, le soutien des projets et des initiatives bilatérales et multilatérales portant sur l’amélioration des capacités de surveillance tels que l’Association internationale des instituts nationaux de santé publique (IANPHI), les projets financés par le Fonds pandémies (FIF), ou le projet de surveillance génomique AFROSCREEN dans 13 pays d’Afrique subsaharienne avec l’ANRS | MIE, l’Institut Pasteur, et l’IRD.
Par ailleurs, la France doit accueillir l’Académie de l’OMS à Lyon, dès le second semestre de l’année 2024. Lancée conjointement par le président de la République et le directeur général de l’OMS en juin 2019, cette Académie a pour ambition de devenir le centre de référence pour la formation tout au long de la vie des professionnels de santé partout dans le monde.
L’Académie doit contribuer à l’amélioration de la qualité des services et à une meilleure préparation des systèmes de santé aux futures pandémies. Les soignants, responsables publics, dirigeants d’entreprise et représentants de la société civile pourront venir se former aux enjeux One Health. L’Académie a bénéficié d’un investissement financier important de la France : 44,7 millions d’euros de l’État ; 44,7 millions d’euros des collectivités locales (dont Lyon et sa métropole) et un engagement à lever 30 millions d’euros auprès du secteur privé.