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Au moment de quitter Atlanta, passées les discussions sur la (mauvaise) qualité du sac de congrès, sur la (très réussie) fête de l’ANRS, sur l’incertitude concernant la XXIéme CROICROI «Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections», la Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes annuelle où sont présentés les dernières et plus importantes décision scientifiques dans le champs de la recherche sur le VIH. sur la représentation française (conséquente, autour de 20 communications orales), sur l’hypocrisie américaine des organisateurs de la CROI qui interdissent aux laboratoires pharmaceutiques (5 d’entre eux finançant d’ailleurs la CROI) d’être ne serait-ce qu’être inscrit ad nominem à la CROI mais qui donne la tribune plénière à la directrice de Recherche et Développement d’un grand groupe pharmaceutique pour parler de la classe thérapeutique qu’ils ont découverte, il faut bien retenir les images, les concepts que l’on va rapporter. A commencer dans le face à face singulier avec le patient qui attend des nouveautés. Et dont nul n’ignore, grâce ou à cause du buzz du «bébé de Berlin» que cette CROI 2013 a existé.
Première image à retenir, celle livrée par François Dabis dès le lundi 4 Mars en plénière: la route, fut-elle sinueuse, vers l’éradication partielle, fonctionnelle ou totale du vih/sida est un objectif scientifique majeur. Lors de cette CROI géorgienne, elle a figuré en séance plénière et dans plusieurs séances thématiques. Même si les molécules actuelles anti-latences utilisées, les approches immunitaires associés, les outils utiles pour voir fondre les réservoirs pro-viraux déçoivent pour l’heure. Mais le pipeline des molécules de l’éradication s’amplifie doucement mais surement de CROI en IAS. Pour l’image donc cet appel au vote (vote to the end of aids) sur le site de Unaids. Sans savoir d’ailleurs s’il en est pour voter contre!
Seconde image celle du virus de l’hépatite C venue se confronter, se comparer, se mutualiser aussi, avec celle du VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. dans une conférence classiquement centrée uniquement sur les rétrovirus. Plusieurs explications à cela, outre le pipeline imposant de molécules qui arrivent dans le VHC. Les progrès apportés dans l’offre de dépistage, le counselling, la mise sous traitement, la bonne rétention sous traitement et dans les essais, l’amélioration des critères de suivis thérapeutiques pour obtenir la guérison, l’aide à l’observance nécessaire aux traitements, sont pour la plupart issus de la recherche sur le VIH et adaptables, ou adaptés, directement, au VHC.
En comparant les cascades VIH, il n’y a pas un seul pays comme c’était le cas dans le VIH qui arrive à un contrôle virologique dépassant les 50% comme en dehors de la FHDH avec 52% de charge virales VIH inférieurs à 50 copies. Singulièrement alors que la France s’est dotée d’un plan national de lutte contre le VIH et les ISTIST Infections sexuellement transmissibles. d’un plan hépatite qui va probablement être reconduit, on ne connait toujours pas la physionomie de l’épidémie cachée de VHC qui consernerait environ 170 000 des 395 000 personnes vivant avec le VHC en France avec un taux assez faible de personnes atteignant le stade de Réponse virologique soutenue (RVS) c’est-à-dire de guérison VHC.
Troisième image celle des nouvelles molécules anti-VIH. Il y en ait bien sur. Comme la prodrogue du tenofovir, le tenofovir Alefenamide (TAF) moins toxique et diffusant mieux dans les tissus, le MK-1438 un nouvel inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase reverse, les LEDGINs ou Lens epithelium-derived growth factor (LEDGF/p75), une nouvelle classe thérapeutique possible, les inhibiteurs de maturation de deuxième génération, les inhibiteurs d’attachement, là aussi nouvelle classe thérapeutique à l’instar du BMS-626529, les inhibiteurs du CCR5 de deuxième génération comme le Cenicriviroc, etc.
Enfin dernière image – à dimension plus humaine – et qui justifie le titre de la présente chronique. Celle du directeur de l’ANRS, Jean-François Delfraissy lors de son discours devant la communauté francophone lundi soir 4 Mars qui avait décidé de s’assister pour l’exercice de deux acolytes : Nicolas Meda, directeur du Centre Muraz de Bobo Dioulasso (Burkina Faso) représentant l’ensemble des pays du Sud et Michel Joly, Président de Gilead France au nom de tous les laboratoires pharmaceutiques engagés dans le VIH et le VHC. Sans doute pour montrer que si le multi partenariat sexuel est un facteur de risque d’acquisition du VIH la collaboration de plusieurs partenaires, politiques, scientifiques, industriels, associatifs est une partie de la solution pour «voter la fin du sida».