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C’était annoncé, y compris dans l’e-journal, cette 18e édition de la CROICROI «Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections», la Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes annuelle où sont présentés les dernières et plus importantes décision scientifiques dans le champs de la recherche sur le VIH. sera prophylaxique ou ne sera pas! De fait l’immense auditorium du Hynes Convention Center de Boston était plein comme un œuf dés 8h30 AM ce lundi pour le véritable lancement, passées les agapes politico-scientifiques du dimanche, de la conférence. Au démarrage c’est Jonathan Mermin, du CDC1Center for Diseases Control and Prevention -rebaptisé d’ailleurs, et c’est un signal fort, CDC and Prévention- qui s’y colle. Un faux air de James Curran jeune qui est sans doute un clin d’œil aux trente années de la découverte du SidaSida Syndrome d’immunodéficience acquise. En anglais, AIDS, acquired immuno-deficiency syndrome. ex «cancer gay» de l’époque. Où il apparait que le CDC s’est totalement emparé du concept de Test and Treat, mais aussi des méthodes comportementales de réductions des risques sexuels et de la prévention combinée.
Le message du CDC est clair: l’objectif US pour 2015 est de diminuer de 25% le chiffre des nouvelles infections VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. (56.300 en 2010, 53% chez les HSHHSH Homme ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes. 2Hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, 45% chez les Afro-américains et 12% chez les UD3Usagers de drogues). On notera que le CDC est moitié moins ambitieux que notre Plan National VIH/IST 2010-2014 qui vise 50% de diminution d ‘incidence.
3% du budget fédéral pour la prévention
La prévention ne représente aux Etats Unis que 3 % du budget fédéral alloué à la lutte contre le Sida. Or, et Jonathan Mermin le démontre diapositive après diapositive, tout, ou presque, est coût-efficace: l’accroissement de l’offre de dépistage à visée préventive (1,2 millions de nouvelles infections en moins sur 20 ans), l’augmentation d’accès aux soins et plus particulièrement aux antirétroviraux (17% en moins de nouvelles infections par an), la PrePPrEP Prophylaxie Pré-Exposition. La PrEP est une stratégie qui permet à une personne séronégative exposée au VIH d'éliminer le risque d'infection, en prenant, de manière continue ou «à la demande», un traitement anti-rétroviral à base de Truvada®. la prévention positive, l’utilisation de la charge viraleCharge virale La charge virale plasmatique est le nombre de particules virales contenues dans un échantillon de sang ou autre contenant (salive, LCR, sperme..). Pour le VIH, la charge virale est utilisée comme marqueur afin de suivre la progression de la maladie et mesurer l’efficacité des traitements. Le niveau de charge virale, mais plus encore le taux de CD4, participent à la décision de traitement par les antirétroviraux. communautaire comme marqueurs de prévention (déjà exprimentée à Vancouver , San Francisco, Baltimore, etc.) et même le… serosorting (ou sérotriage)4méthode profane d’adaptation des pratiques au statut sérologique du partenaire. L’un des messages clés du CDC est que «la prévention combinée n’est pas suffisante». Il nous faut en effet encore mieux cibler les actions de prévention via à vis des plus vulnérables au sein des populations les plus exposées.
Des résultats encourageants d’un gel vaginal
Un peu plus tard et un peu plus haut dans le building on avait, comme application pratique des vœux du CDC, la session 8: HIV prevention, HSV-2, topical and oral PreP, and circumcision. Avec les résultats encourageants d’un gel vaginal copié sur celui au tenofovir mais cette fois avec le raltegravir (chez le macaque). Et des données, enfin, quant à la faisabilité d’une utilisation rectale du gel de tenofovir, ou les dosages pharmacologiques montre une diffusion rectale 112 fois supérieure avec le gel qu’avec les comprimés (Etude RMP02/MTN06 ; #34 LB) . Et ce dans un essai, rectal, qui concernait les hommes (78%) et les femmes (22%). Comme un juste retour à la question de la sodomie, abordée aussi dans les rapports hommes/femmes (4% dans l’étude CAPRISA 004 conduite en Afrique du Sud). «Reste plus que les gels buccaux!», nous a déclaré, pragmatique, le Dr Bernard Cardon (Paris)… Pour la CROI 2015?
Mêmes données encourageantes dans l’étude MTN 001 (#35 LB) où cette fois les dosages tissulaires vaginaux montre des imprégnations cent fois supérieures a celles observées avec la même prophylaxie mais per os. Notons que cette étude démontre au passage une attente plus forte des femmes africaines que nord-américaines des gels préventifs chargés en ARV, dont beaucoup en Afrique disent qu’ils augmenteraient le … plaisir.
VIH et ménopause
Moins encourageant dans cette «aging CROI», mais plus novateur encore, les études faites chez les femmes VIH ménopausées dont la proportion au sein des nouveaux diagnostics aux Etats Unis augmente (#32 et #33).
Où il apparait que la ménopause augmente les concentrations plasmatiques et les aires sous courbe (AUC) de certains antirétroviraux alors même que les virus retrouvés sont plus souvent CCR5 +. D’où plusieurs messages pratiques: surveiller les dosages pharmaco chez les femmes ménopausées et les inclure dans les essais de prévention.