Le Dr J. Fish a passé au crible 2 290 articles issus de onze bases de données anglo-saxonnes ainsi que la littérature grise du domaine à la recherche d’études sur les HPV ainsi que sur le dépistage du cancer du col de l’utérus chez les lesbiennes et les bisexuelles.
Dans cette population, 3,3 à 30 % des femmes sont infectées par le HPV et la prévalence de ce virus chez celles n’ayant jamais eu de relations hétérosexuelles est de 19 %.
Ce travail a permis de constater que quatre lesbiennes sur cinq a eu auparavant des relations hétérosexuelles. Le HPV a pu être contracté lors de ces relations mais aussi lors de rapports oraux entre femmes, par pénétration vaginale digitale ou par partage de jouets sexuels.
Les lesbiennes moins dépistées
Chez les femmes homo- et bisexuelles le recours au dépistage du cancer du col utérin augmente avec l’âge mais l’intervalle entre deux tests est plus important que chez les hétérosexuelles. Ces femmes sont dix fois moins nombreuses à avoir pratiquer un test dans les trois ans. Les femmes n’ayant jamais eu de rapports hétérosexuels se font moins souvent dépister. Dans les études anglaises, 12 à 17 % de ces femmes n’ont jamais été dépistées.
Les lesbiennes considèrent qu’elles ont moins de risque de développer un cancer cervical que les hétéro- ou les bisexuelles. Les rapports sexuels avec des hommes sont souvent cités comme un facteur de risque. De plus, ces femmes ont plus souvent eu une mauvaise expérience antérieure avec les professionnels de santé. Tout ceci contribue à freiner le recours au dépistage.
En conclusion, l’auteur souligne que ces femmes homosexuelles risquent autant d’être atteintes d’un cancer cervical que les hétérosexuelles et ne doivent pas négliger les dépistages. Elle émet une série de recommandations pour favoriser celui-ci.
> Cervical screening in lesbian and bisexual women : a review of the worldwide literature using systematic methods (PDF, en anglais, 787Ko) / J. Fish. – Leicester : de Monfort University, juin 2009. – ISBN 978 1 85721 396 6. – 49 p.