L’intervention sanitaire et sociale en faveur des consommateurs de crack repose exclusivement sur le volontarisme des acteurs et militants de la réduction des risques, sans cadre légal ou réglementaire. Un constat sans appel de l’incapacité de l’État de droit à protéger ses ressortissants.
Depuis la Déclaration de Vienne de juillet 2010, la littérature sur l’échec de la politique internationale de contrôle des drogues et ses effets collatéraux ne cesse de croître. Incarcération de masse, déstabilisation sécuritaire et politique des états, violations des droits humains, et bien sûr propagation incontrôlée des épidémies de sida et d’hépatite virale C dans les pays les plus répressifs. N’en jetez plus! Une ombre subsiste: les conséquences négatives de la guerre aux drogues en matière de développement des pays à revenus faibles et intermédiaires, plus particulièrement de ceux qui sont des zones de production ou de transit. Ou, le conflit entre deux politiques publiques internationales: celle régissant le contrôle des drogues, celle promouvant l’aide au développement – toutes deux ancrées dans le même système multilatéral international sous l’égide des Nations unies.
En 2012, à la faveur de la sortie de son rapport sur les drogues, l’Organisation des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) annonçait que le Pérou venait de supplanter la Colombie comme premier producteur mondial de feuilles de coca. Un constat qui vient illustrer parfaitement ce que les services de police appellent l’«effet ballon», un terme qui désigne le déplacement des activités criminelles d’une zone géographique à une autre. Un phénomène, similaire à celui des vases communicants, qui fait que souvent dans l’histoire la lutte contre le crime organisé s’apparente à un jeu à somme nulle.
Seattle, capitale de l’Etat de Washington au nord-ouest des États-Unis, a accueilli la Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections (CROI) 2015. C’est le premier Etat avec le Colorado à avoir légalisé le cannabis récréationnel. Participant de la CROI, Didier Jayle est allé découvrir et explorer le nouveau dispositif pour les lecteurs de Swaps et Vih.org.
La guerre à la drogue est un slogan qui cache une profonde modification du principe originel de prohibition pour «faire de la politique avec d’autres moyens». Pour Fabrice Olivet d’ASUD, à qui nous ouvrons nos colonnes, cette guerre a été conçue et perpétrée pour cibler certaines catégories de population. La guerre à la drogue serait aussi une guerre sociale, une guerre culturelle, une guerre raciale.