Pour une prévention attentive aux situations de vulnérabilité. Relire François Delor.

Les débats contemporains sur la prévention du VIH parmi les gais laissent parfois une étrange impression. À l’heure de la biomédicalisation accrue de la gestion des risques, il apparait en effet parfois difficile pour beaucoup d’acteurs de prévention d’atteindre le niveau d’expertise suffisant pour en saisir toutes les subtilités et se forger une conviction. Dans ce contexte, quel peut être le rôle des sciences sociales pour comprendre les évolutions à l’oeuvre?

La prévention des pratiques à risques chez les gays

La prévention chez les gays/HSH est une priorité absolue du plan national de lutte contre le sida et les IST 2010-2014. Un récent numéro spécial du Lancet (juillet 2012) et une session entière de la dernière conférence internationale, à Washington, ont mis l’accent sur les hauts niveaux de prévalence du VIH chez les gays, sur le déficit d’efficacité de la prévention et sur les « nouvelles prises de risques » liées notamment aux usages de drogues dans un contexte de pratiques sexuelles elles-mêmes à risques.

Rencontre : «Après 5 ans de sommeil, la RDR liée aux drogues va-t-elle progresser en 2013?»

A l’occasion de la journée mondiale du Sida 2012, la chaire d’addictologie du Cnam (département DISST) organise en partenariat avec Aides et Vih.org/Swaps une rencontre sur la réduction des risques (RDR) liée au drogues le jeudi 29 novembre 2012, de 15h00 à 17h30, au Conservatoire National des Arts et Métiers .

HPV : Il est urgent de vacciner les hommes

A la conférence Eurogin 2012 qui se tenait du 8 au 11 juillet à Prague, le ton a été donné dès le début des sessions scientifiques par Margaret Stanley, virologue et biologiste de l’épithélium, à l’Université de Cambridge: le Papilloma Virus Humain1Il existe une centaine de génotypes différents de ce virus HPV. Les génotypes 16 et 18 sont les plus oncogènes alors que les génotypes 6 et 11 sont responsables des condylomes avec faible potentiel évolutif vers les cancers. Depuis peu, 2 vaccins sont disponibles en France chez les filles de 14 ans. Celles ayant eu leurs premiers rapports au plus tard dans l’année peuvent en bénéficier jusqu’à 23 ans : Cervarix® produit par GlaxoSmithKline et efficace contre l’HPV 16, 18 (les deux responsables de plus 80% des cas de cancers du col de l’utérus) et le Gardasil® produit par Merck & Co. Efficace aussi contre les variantes 16 et 18 mais aussi les génotypes 6 et 11 qui sont responsables de la plupart des condylomes. (HPV) est à l’origine de 5,2% de tous les cancers au niveau mondial.