Selon Santé publique France, 30% des répondants infectés par le SARS-CoV-2 présentaient l’affection post-Covid-19 selon la définition de l’OMS. Cette première étude de la prévalencePrévalence Nombre de personnes atteintes par une infection ou autre maladie donnée dans une population déterminée. et de l’impact de l’affection post-Covid-19 début 2022, estimait la prévalence du CovidCovid-19 Une maladie à coronavirus, parfois désignée covid (d'après l'acronyme anglais de coronavirus disease) est une maladie causée par un coronavirus (CoV). L'expression peut faire référence aux maladies suivantes : le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) causé par le virus SARS-CoV, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) causé par le virus MERS-CoV, la maladie à coronavirus 2019 (Covid-19) causée par le virus SARS-CoV-2. long à 4% de l’ensemble de la population, soit à 2,06 millions de personnes en France. Les hypothèses contribuant au Covid long sont nombreuses, incluant les dommages sur les tissus, le réservoir viral, l’auto-immunité ou l’inflammation chronique. Les symptômes varient d’un individu à l’autre et probablement d’une vague épidémique à l’autre selon le variant prédominant. Enfin, il existerait possiblement des facteurs de pré-disposition (voir l’article du Dr Olivier Robineau).
Une équipe suisse s’est penchée sur les biomarqueurs associés au Covid long, notamment des protéines sériques, qui témoignent d’un emballement du système immunitaire et d’une inflammation chronique. L’équipe de chercheurs de l’université de Zurich a suivi 39 témoins sains et 113 patients Covid-19Covid-19 Une maladie à coronavirus, parfois désignée covid (d'après l'acronyme anglais de coronavirus disease) est une maladie causée par un coronavirus (CoV). L'expression peut faire référence aux maladies suivantes : le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) causé par le virus SARS-CoV, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) causé par le virus MERS-CoV, la maladie à coronavirus 2019 (Covid-19) causée par le virus SARS-CoV-2. jusqu’à un an après la confirmation de l’infection aiguë par le SRAS-CoV-2. Au suivi à 6 mois, 40 patients présentaient des symptômes post-covid. Des évaluations cliniques répétées ont été associées à des prises de sang, avec un total de 268 échantillons de sang. Plus de 6 500 protéines sanguines ont été analysées.
Les résultats, publiés dans la revue Science, font état de l’élévation de la quantité de certaines protéines sériques sanguines indiquant une activation de la cascade du complément du système immunitaire, une altération du processus de coagulation et des lésions tissulaires. Le «complément» est un composant clé du système immunitaire impliqué dans la lutte contre les agents pathogènes et les cellules lésées. L’ensemble de ces protéines serait, chez les personnes présentant un Covid long, anormalement actif.
Par ailleurs, les chercheurs suggèrent que le Covid long s’accompagne d’une thrombo inflammation, notamment des plaquettes activées et des marqueurs de la lyse des globules rouges. Les lésions tissulaires peuvent également être médiées par le complément et, à leur tour, activer le système du complément. De plus, l’activation du complément peut être provoquée par des complexes antigène-anticorps, impliquant des auto-anticorps et des anticorps dirigés contre le CMV (cytomégalovirus et l’EBV (virus Epstein-Barr), ainsi que par des interactions avec un système de coagulation dérégulé.
Ces résultats fournissent une ressource de biomarqueurs potentiels pour le diagnostic et peuvent éclairer les orientations des traitements, estiment-ils. Ils recommandent ainsi une évaluation cardiovasculaire précoce des patients Covid long et l’usage d’antiviraux ciblant le SRAS-CoV-2 ou les virus herpès pour réduire les réponses thrombo-inflammatoires. De toute évidence, des recherches supplémentaires sont attendues pour percer les mystères du Covid long et apporter des réponses thérapeutiques adaptées.