Essai ANRS DOXYVAC : des résultats intermédiaires sur le vaccin contre le méningocoque B à réévaluer

Un audit indépendant est en cours sur une partie des résultats de l’étude ANRS DOXYVAC, qui évaluait l’efficacité du vaccin Bexsero® contre le méningocoque B dans la prévention des infections à gonocoques.

Une récente analyse des données recueillies depuis juillet 2022 dans le cadre de l’étude ANRS DOXYVAC a révélé une discordance entre ces résultats intermédiaires et ceux de l’analyse finale, au sujet du niveau d’efficacité du vaccin Bexsero® sur la prévention des infections à gonocoque. Dans ce contexte, l’ANRS-MIE et l’investigateur coordonnateur, le Pr Jean-Michel Molina ont décidé de mettre en place un audit indépendant de cette étude et une réanalyse des résultats. 

S’il est important de disposer de données solides, il est important de noter que cette discordance ne concerne pas les autres résultats sur l’efficacité de la doxycycline dans la prévention des infections sexuellement transmissibles (IST), ni les données de tolérance du vaccin. Quant aux données de résistance et de microbiote, elles sont en cours d’analyse.

L’étude ANRS DOXYVAC

DOXYVAC visait à évaluer l’efficacité du vaccin contre le méningocoque B dans la réduction du risque d’infection par le gonocoque et celle de la doxycycline comme prévention post-exposition des ISTIST Infections sexuellement transmissibles.  lorsqu’elle est administrée dans les 24 à 72 heures suivant un rapport sexuel. 

Étude de phase III randomisée en ouvert en prévention des IST chez les HSH sous PrEP
DOXYVAC: Étude de phase III randomisée en ouvert en prévention des IST chez les HSHHSH Homme ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes.  sous PrEPPrEP Prophylaxie Pré-Exposition. La PrEP est une stratégie qui permet à une personne séronégative exposée au VIH d'éliminer le risque d'infection, en prenant, de manière continue ou «à la demande», un traitement anti-rétroviral à base de Truvada®.
CROI 2023 – D’après Molina JM et al., abstr. 119, actualisé

Source : le e-journal de la Lettre de l’Infectiologue

Une analyse intermédiaire de l’essai, réalisée en septembre 2022, avait montré une réduction significative du risque de syphilis et d’infections à Chlamydia et à gonocoque dans le groupe recevant la doxycycline, ainsi qu’une réduction significative des infections à gonocoque chez les participants ayant reçu le vaccin contre le méningocoque B. En conséquence, le comité indépendant avait recommandé l’arrêt de l’étude et proposé que tous les participants reçoivent la doxycycline et/ou le vaccin. 

Le Pr Yazdan Yazdanpanah, directeur de l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes, a souligné l’engagement de l’organisme à assurer la transparence de l’étude et à communiquer des résultats fiables à tous dès que possible. Tous les participants continueront à être suivis par leurs médecins.

A lire sur le site de l’ANRS-MIE