D’après Koethe J et al., abstr. PS15.4 actualisé
L’étude incluaient des PVVIHPVVIH Personne vivant avec le VIH avec un IMC supérieur à 30 kg/m² aux États-Unis, sous traitement stable par INIINI Les inhibiteurs de l’intégrase, ou anti-intégrases sont l'une des dernières classes d’antirétroviraux. Ils agissent en empêchant le VIH d’intégrer son message génétique dans celui de la cellule cible. Ces médicaments ont un profil de résistances différent des autres molécules, ce qui les rend intéressants en cas de multi-résistances face aux autres traitements. + TAF. Les participants étaient randomisés pour i) remplacer leur traitement par DOR + TAF/emtricitabine (FTC), ii) DOR + TDF/FTC, ou iii) poursuivre leur schéma initial à base d’INI + TAF/FTC. Les variations des lipides à jeun, de la résistance à l’insuline (mesurée par l’indice HOMA-IR) et de la composition corporelle (évaluée par DEXA-scans) entre J0 et S48 ont été analysées à l’aide de modèles de régression linéaire, ajustés sur le sexe, l’ethnie et les valeurs des paramètres mesurés à J0. Les personnes recevant un traitement hypolipémiant ou de l’insuline étaient exclues des analyses concernant les lipides et le HOMA-IR, respectivement.
Au total, 145 participants ont été randomisés. L’âge médian était de 49 ans, l’IMC médian de 34,9 kg/m², et la durée moyenne de traitement par INI + TAF avant l’inclusion de 3,4 ans. 49 % étaient des femmes, 53 % étaient afro-américains et 18 % hispaniques ou latino-américains.
Après 48 semaines, les variations des triglycérides, du cholestérol LDL et HDL, ainsi que du HOMA-IR, ne différaient pas entre les 3 groupes de traitement (figures 1 et 2).


Concernant la masse grasse totale, la différence de variation à 48 semaines était de + 3,43 % (p = 0,13) pour DOR + TAF/FTC versus INI + TAF/FTC, et de –0,09 % (p = 0,97) pour DOR + TDF/FTC versus INSTI + TAF/FTC (figure 3).

Pour la masse grasse tronculaire, les différences estimées étaient respectivement de + 3,71 % (p = 0,18) et –1,35 % (p = 0,60). Enfin, pour la masse maigre totale, elles étaient de + 0,31 % (p = 0,78) et + 1,24 % (p = 0,23).
En conclusion, chez les PVVIH obèses, présentant des anomalies lipidiques et une résistance à l’insuline, le remplacement d’un schéma associant INI et TAF par un traitement à base de DOR, qu’il soit associé à TAF ou à TDF, n’entraînait de modification significative des lipides, de la résistance à l’insuline ou de la composition corporelle après 48 semaines. La modification du traitement ARV ne suffisait pas à lutter contre l’excès pondéral. Néanmoins, il est probable que ces résultats ne soient pas extrapolables à des sujets ayant un IMC < 30 kg/m2. Enfin, il faut sans doute distinguer les sujets obèses avant même de débuter le traitement ARV par INI ± TAF (comme c’était le cas ici) des sujets ayant pris beaucoup de poids sous traitement par INI ± TAF. Les résultats pourraient être modifiés avec une population d’étude un peu différente.
Cet article a été précédemment publié dans le Flash-Infos de la Lettre de l’infectiologue d’Edimark consacré à l’EACS. Nous le reproduisons ici avec leur aimable autorisation.