Membre du CNS depuis juin 2022, Nathalie Bajos est la sociologue ès sexualités en France : co-responsable des enquêtes nationales sur les sexualités (1992, 2006 et 2023), elle est membre du groupe d’experts de l’Organisation mondiale pour la santé sur la sexualité et la santé sexuelle depuis 2019.
Directrice de recherche à l’Inserm et directrice d’études à l’EHESS, Nathalie Bajos a été directrice de la promotion de l’égalité et de l’accès aux droits du Défenseur des droits entre 2015 et 2018 et membre du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes de 2013 à 2016. Elle a présidé la Commission santé publique et sciences de l’homme de l’ANRS (2009-2015).
Spécialiste du genre, ses recherches visent principalement à analyser la sexualité et les enjeux de santé qui s’y rattachent (contraception, avortement, VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. agressions sexuelles). Ses travaux portent sur la population générale, les minorités sexuelles et les personnes migrantes dans différents contextes (France, Europe, Afrique sub-saharienne, États-Unis). Elle a cosigné pour Transcriptases n°144 un article sur le TaspTasp «Treatement as Prevention», le traitement comme prévention. La base du Tasp a été établie en 2000 avec la publication de l’étude Quinn dans le New England Journal of Medicine, portant sur une cohorte de couples hétérosexuels sérodifférents en Ouganda, qui conclut que «la charge virale est le prédicteur majeur du risque de transmission hétérosexuel du VIH1 et que la transmission est rare chez les personnes chez lesquelles le niveau de charge virale est inférieur à 1 500 copies/mL». Cette observation a été, avec d’autres, traduite en conseil préventif par la Commission suisse du sida, le fameux «Swiss statement». En France en 2010, 86 % des personnes prises en charge ont une CV indétectable, et 94 % une CV de moins de 500 copies. Ce ne sont pas tant les personnes séropositives dépistées et traitées qui transmettent le VIH mais eux et celles qui ignorent leur statut ( entre 30 000 et 50 000 en France). après la XVIIIe Conférence internationale sur le sida à Vienne.