La PrEP consiste à prendre des médicaments antirétroviraux de façon préventive afin d’éviter une contamination par le VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine). Autorisée en France depuis 2016, elle est prescrite à des personnes qui courent un risque important d’être exposées à ce virus1Guyonvarch, O. Prévenir le VIH par la PrEP : enjeux et perspectives. La Revue de médecine interne. Vol 42, n°4, p275-280 (avril 2021). La PrEP vient renforcer, et non remplacer, les méthodes de prévention telles que le préservatif et le dépistage régulier du VIH et des autres IST (Infection Sexuellement Transmissible)2HAS. Communiqué de presse (28 avril 2021). En effet, elle ne protège pas des autres IST, ni des infections transmissibles par le sang comme l’hépatite C. C’est pourquoi des freins à sa prescription subsistent, par crainte d’une baisse d’utilisation des autres moyens de prévention ou d’une augmentation des comportements à risque3Guyonvarch, O. Prévenir le VIH par la PrEP : enjeux et perspectives. La Revue de médecine interne. Vol 42, n°4, p275-280 (avril 2021).
Une étude parue dans la revue AIDS (ANRS IPERGAY PrEP), sur des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) et utilisateurs de la PrEP montre que ceux ayant fait l’objet d’un diagnostic d’hépatite C aigüe durant les deux ans de suivi ont signalé «un nombre significativement plus élevé de partenaires sexuels au cours des deux derniers mois, et d’actes sexuels au cours des 4 dernières semaines»4Gras, J. Early diagnosis and risk factors of acute hepatitis C in high-risk MSM on preexposure prophylaxis. AIDS. Vol 34, p47-52 (janvier 2020). Le virus de l’hépatite C étant transmis essentiellement par le sang, certaines pratiques sexuelles pouvant provoquer des lésions génitales favorisent sa transmission par voie sexuelle5INSERM. Réduction des risques infectieux chez les usagers de drogues. Rapport d’expertise collective. Les éditions Inserm (2010) https://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/87/Chapitre_5.html.
L’étude ANRS IPERGAY PrEP montre également que la consommation de drogues durant l’acte sexuel (pratique appelée «chemsex») était plus fréquente chez les personnes atteintes d’hépatite C6Gras, J. Early diagnosis and risk factors of acute hepatitis C in high-risk MSM on preexposure prophylaxis. AIDS. Vol 34, p47-52 (janvier 2020). Le chemsex augmente le risque de transmission du VHC car il expose les personnes aux risques liés à la fois à l’usage de substances psychoactives et à certaines pratiques sexuelles7OFDT. Etude Attentes et Parcours liés au CHEmSex (APACHES) (mai 2019). Selon les auteurs de cette étude, «le dépistage de telles pratiques lors de l’inscription aux programmes de PrEP semble crucial pour identifier les individus les plus à risque et pour améliorer les stratégies de dépistage du VHC, les interventions de prévention et le traitement immédiat»8Gras, J. Early diagnosis and risk factors of acute hepatitis C in high-risk MSM on preexposure prophylaxis. AIDS. Vol 34, p47-52 (janvier 2020).
FR-VHCV-220011-07/2022