Un consensus tout d’abord, selon l’OMS, le tableau clinique «survient chez des personnes présentant des antécédents d’infection probable ou confirmée par le SARS-CoV-2, généralement 3 mois après l’apparition de la COVID-19Covid-19 Une maladie à coronavirus, parfois désignée covid (d'après l'acronyme anglais de coronavirus disease) est une maladie causée par un coronavirus (CoV). L'expression peut faire référence aux maladies suivantes : le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) causé par le virus SARS-CoV, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) causé par le virus MERS-CoV, la maladie à coronavirus 2019 (Covid-19) causée par le virus SARS-CoV-2. avec des symptômes qui persistent au moins 2 mois et qui ne peuvent être expliqués par un autre diagnostic». Les symptômes courants comprennent la fatigue, l’essoufflement, un dysfonctionnement cognitif mais et bien d’autres signes qui ont généralement un impact sur la vie au quotidien. Les symptômes peuvent être d’apparition nouvelle après un rétablissement initial à la suite d’un épisode de COVID-19 aiguë, ou persister après la phase aigüe initiale.
Environ 10% (5 à 15%) des patients infectés par le SARS-CoV-2 connaitraient un sou plusieurs symptômes de COVIDCovid-19 Une maladie à coronavirus, parfois désignée covid (d'après l'acronyme anglais de coronavirus disease) est une maladie causée par un coronavirus (CoV). L'expression peut faire référence aux maladies suivantes : le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) causé par le virus SARS-CoV, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) causé par le virus MERS-CoV, la maladie à coronavirus 2019 (Covid-19) causée par le virus SARS-CoV-2. long, caractérisés par la persistance de cet ensemble diversifié des plaintes où la fatigue prédomine. Le rôle, entre autres, de l’immunité adaptative, des réactivations virales, de l’auto-immunité restent mal connu. Une équipe madrilène (#315) a ainsi suggéré qu’il pouvait y avoir un déficit immunitaire en cause. Malgré des taux élevés d’anticorps neutralisants et de cellules T cytotoxiques chez les COVID long, une cytotoxicité à médiation cellulaire dépendante des anticorps (ADCC ou Antibody-dependent cell-mediated cytotoxicity) s’avère altérée. Comme observé dans les cellules (PBMC) d’individus atteints de COVID long. Les auteurs considèrent que ce déficit immunitaire induit par l’infection à Sars-Cov-2 peut entraver la clairance virale et peut également contribuer à la réactivation de l’EBV (mais pas du CMV) comme observée chez plus d’un tiers (33,3%) des individus, influençant ainsi les symptômes persistants de la COVID-19 (figure ci-dessous).
Dans un registre proche une équipe française (#322, Institut Pasteur, InsermInserm Institut national de la recherche médicale. Hôtel Dieu/APHP) a caractérisé les réponses humorales et cellulaires chez 36 COVID long avant toute vaccination contre le SRAS-CoV-2 en comparaison avec des patients convalescents avec symptômes résolus (n = 23) et des individus témoins non infectés (n = 20). Le résultat met en évidence des réponses immunitaires adaptatives divergentes chez les patients COVID long, avec un groupe caractérisé par une séroconversionSéroconversion Période d'apparition, dans le sang, d'anticorps spécifiques en réponse au virus. et des réponses particulièrement fortes des lymphocytes T CD4+ ; et un second groupe caractérisé par des réponses anticorps et cellulaires faibles ou indétectables. Sans que l’on sache pour l’heure si cela influence le degré ou la durée des symptômes.
Cette CROICROI «Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections», la Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes annuelle où sont présentés les dernières et plus importantes décision scientifiques dans le champs de la recherche sur le VIH. 2022 hybride VIH/Sars-CoV-2 n’aura au final que peu fait avancer le débat scientifique sur le COVID long. Un débat qui est désormais dans l’espace publique, les chaines d’information continue et les réseaux sociaux. Pour le meilleur et plus souvent pour le pire. On se souvient combien la publication du JAMA, récente et française, qui concluait sur une étude par questionnaire et sérologieSérologie Étude des sérums pour déterminer la présence d’anticorps dirigés contre des antigènes. par auto-tests menée en population générale au sein de la cohorte Constances, entre mai et novembre 2020 auprès de 26 823 personnes a été instrumentalisé. Étude selon laquelle «les symptômes physiques persistants après une infection au COVID-19 peuvent être associés davantage à la croyance d’avoir été infecté par le SRAS-CoV-2 qu’à une infection au COVID-19 confirmée en laboratoire». D’autant plus instrumentalisé que certains «experts» se sont empressé de «reclasser» le COVID long entre Lyme long et Fibromyalgie… Une aubaine —et une blessure— pour les associations de patients. Ce d’autant que la communication de cette étude comme sa méthodologie n’était pas exemptes de critiques, à commencer par la population présentant un test sérologique positif peu importante (n=1091) et l’utilisation de la sérologie comme seule preuve d’une infection ancienne.
Reste un problème de fond et nombre de questions en suspens. Avec une circulation virale aussi intense que celle de la vague Omicron, quel sera le poids en termes de COVID long? Et quid du COVID long de l’enfant ? Pour tenter de répondre à ces questions l’ANRS/Maladies infectieuses émergentes, en lien avec le ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, le ministère des Solidarités et de la Santé et en partenariat avec la Fondation pour la Recherche Médicale lance la seconde session de l’appel à projets sur la thématique du «COVID long». Un appel à projets qui porte sur l’histoire naturelle, les effets et conséquences à moyen et long terme de l’infection par le SARS-CoV-2, en France et à l’international. Parmi les axes de recherche prioritaires: les études épidémiologiques en termes de consommation de soins, de qualité de vie et médico- économique, la physiopathologie (facteurs de susceptibilité, exploration des hypothèses virologiques, vasculaires, inflammatoires, immunologiques, neuro-cognitives, psychiatriques et psycho-sociales), la représentation de la maladie et de ses conséquences, la notion d’appartenance à un groupe de malades, la prise en charge et le recours aux soins, la perception des patients… On va certainement y voir plus clair plus tard. Pour une population dont le nombre pourrait croitre, même si des données israéliennes sous presse attestent de l’effet protecteur partiel de la vaccination. Pour l’heure, Selon la Direction générale de la santé les patients COVID long seraient déjà 1 million en France, «dont 100 000 nécessiteraient une prise en charge dans des structures dédiées».