Quand on sait que 44% des nouveaux diagnostics VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. sont rapportées chez les HSHHSH Homme ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes. qui représentent 85% des cas de syphilis et 66% des gonococcies, que le risque d’infections génitales par les chlamydiae ou le papilloma virus (responsable de condylomes et parfois de cancer anal) est très élevé, il est clair que les HSH ont besoin d’une attention particulière ne matière de prévention. Le médecin traitant peut y jouer un rôle important, encore faut-il qu’il soit informé de l’orientation sexuelle de ses patients.
L’étude publiée dans le BEH du 9 avril 2019 est basée sur un questionnaire anonyme en ligne auprès de 1879 HSH entre mai 2016 et mars 2017. Près de 90% avaient désigné un médecin traitant. 58% seulement lui avaient parlé de leur orientation sexuelle mais 42% n’ont jamais parlé de sexualité avec leur médecin!
Est-ce que la relation avec le médecin s’est trouvée changée après l’annonce ? Non pour 84% des personnes interrogées, elle se serait même améliorée pour 13% et seuls 2% estiment qu’elle s’est dégradée. L’information du médecin sur l’orientation sexuelle est sans doute facilitée quand le consultant sent l’attitude positive du médecin.
Quand le médecin est au courant de l’orientation sexuelle, il donne plus volontiers des informations sur les ISTIST Infections sexuellement transmissibles. (66% versus 25%), propose deux fois plus souvent un dépistage des IST ou la vaccination contre l’hépatite A. En cas de problème médical sexuel, 80% des HSH vont le consulter alors qu’ils ne sont que 50% quand le médecin ne connaît pas leur orientation sexuelle. Les auteurs conseillent donc vivement aux HSH d’informer leur médecin traitant.
Enregistrer l’orientation sexuelle des patients?
Au Royaume Uni, l’enregistrement de l’orientation sexuelle des patients de plus de 16 ans par les services de santé, a été recommandé par le National Health Service. Même si un représentant du Collège de Médecine a qualifié cette recommandation « d’idée stupide » et si le Family Doctor Association a trouvé qu’une telle question était «incroyablement insultante». En France, où la sensibilité aux enjeux de la confidentialité des données individuelles est très forte, une telle pratique serait certainement très débattue, plus encore dans le contexte du dossier médical partagé.
La difficulté d’aborder un sujet sensible comme la sexualité n’a pas échappé aux auteurs de BEH qui rapportent un travail américain qui propose des questions d’ «ouverture» pouvant aider cette fois les généralistes à ouvrir la possibilité d’un dialogue neutre et non stigmatisant sur la sexualité.
Dans la suite du colloque de 2017 sur la santé des personnes LGBT co-organisé par Paris 2018 avec le collège de la médecine générale, le congrès de la Médecine générale a accueilli en 2018 et 2019 une session portant sur l’accueil des personnes LGBT, expérience appelée à se répéter chaque année.