Essais ANRS de stratégies d’allègement thérapeutique

Des stratégies d’allègement thérapeutique peuvent s’envisager, au cas par cas, chez des patients bien contrôlés sur le plan virologique, dans le but de réduire les prises médicamenteuses, la toxicité, et le coût du traitement antirétroviral.

Différentes stratégies d’allègement thérapeutique sont actuellement explorées dans le cadre d’essais ANRS : bithérapie Etravirine/Raltegravir (ANRS 163 ETRAL) chez les plus de 45 ans sous IP/r (n=160 ; France et Espagne), bithérapie Lamivudine/Dolutegravir (ANRS 167 LAMIDOL)(n=110 ; France), trithérapie à posologie réduite de Darunavir 400/100 mg (ANRS 165 DARULIGHT)(n=100 ; France), trithérapie intermittente 5 jours/7 chez l’adolescent (PENTA 16 BREATHER)(n=200 ; essai international), ou 4 jours/7 chez l’adulte (ANRS 162 4D)(n=100 ; France). La plupart de ces essais sont actuellement en cours. Les résultats récents de l’essai PENTA 16 montrent qu’un traitement associant 2 INTI et EFV 5 jours/7 n’est pas inférieur au traitement continu.  

BREATHER (Penta 16) – critère principal :  CV ≥ 50 c/ml (confirmée)

 Pour maintenir le succès thérapeutique, ces stratégies nécessitent de s’assurer au préalable de l’absence de résistance virologique, en reprenant l’historique thérapeutique et les résistances documentées ou suspectées, et requièrent un monitoring plus fréquent de la charge virale Les avantages de telles stratégies, en termes de qualité de vie pour les personnes vivant avec le VIH en termes de prévention de la toxicité des antirétroviraux, et en termes de réduction de coût sont évidents. Les risques potentiels des stratégies d’allègement thérapeutique pourraient concerner une majoration de la réplication virale résiduelle, notamment dans certains compartiments anatomiques, un ré-ensemencement progressif des réservoirs, et une majoration de l’inflammation systémique. Les données actuellement disponibles ne semblent pas montrer d’augmentation de l’ADN VIH dans les PBMCs ni d’augmentation des biomarqueurs inflammatoires sanguins à court terme. Le risque de transmission sexuelle du VIH dans ce contexte d’allègement thérapeutique devra également être évalué. Des études complémentaires sont donc nécessaires pour confirmer l’intérêt de ces stratégies sur le long terme, dans une démarche de développement de traitement antirétroviral personnalisé.

(D’après la communication orale de Delobel P.)

L’ANRSLa lettre de l’Infectiologue et Vih.org s’associent pour couvrir le séminaire 2015 de l’Agence de recherche «VIH: Traitement universel précoce, de la théorie à la pratique».