Présentée lors de la conférence de l’IAS 2015 à Vancouver par l’équipe d’Asier Saez-Cirion de l’Institut Pasteur, cette étude française chapeautée par l’ANRS a suivi le cas d’une jeune fille, en rémission depuis un traitement très précoce durant ses premières années.
Lors de la naissance, la charge viraleCharge virale La charge virale plasmatique est le nombre de particules virales contenues dans un échantillon de sang ou autre contenant (salive, LCR, sperme..). Pour le VIH, la charge virale est utilisée comme marqueur afin de suivre la progression de la maladie et mesurer l’efficacité des traitements. Le niveau de charge virale, mais plus encore le taux de CD4, participent à la décision de traitement par les antirétroviraux. maternelle était non contrôlée et l’enfant avait immédiatement reçu une prophylaxie à base de zidovudine pendant 6 semaines. ADN et ARN viraux étaient indétectables au 3e et 14e jours après la naissance. De l’ADN viral a de nouveau été détectée à la 4e semaine, et l’ARN viral a connu un pic de 2,1 millions de copies / ml à 3 mois lorsqu’une multithérapie a été initiée (zidovudine, lamivudine, didanosine et ritonavir). Un mois plus tard, l’ARN était de nouveau indétectable et il l’est resté la plupart du temps, sauf à la visite du 15e et du 21e mois. Après avoir été traitée pendant presque 6 ans, l’enfant est ensuite sorti du système de soin et la thérapie a alors été interrompue. Quand la jeune fille a réintégré un parcours de soin, peu avant ses 7 ans, sa charge virale était indétectable, malgré l’absence de traitement. Il a alors été décidé de ne pas reprendre le traitement. La charge virale est restée indétectable pendant 18 ans, soit après plus de 11 années de contrôle du VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. sans traitement (confirmé par des concentrations plasmatiques d’antirétroviraux indécelables).
Dans le premier cas de “guérison” rendu publique, celle dit du «bébé du Mississipi», les médecins avaient constaté une rémission fonctionnelle chez un enfant contaminé in utero et qui avait reçu un traitement très précoce. Malheureusement, 27 mois après, la virémie avait rebondie, ce qui avait douché les espoirs des médecins d’obtenir une rémission post-traitement à long terme chez les enfants infectés verticalement.
Ce nouveau cas fournit pour la première fois la preuve qu’une rémission de très long terme du VIH-1 est possible chez des enfants infectés dans la période périnatale et traités très précocement. Des enfants qui présentent d’ailleurs des caractéristiques similaires aux adultes contrôleurs post-traitement.