Dépistage — Le conte de deux cités: Pourquoi l’incidence du VIH chez les hommes gays chute-t-elle à San Francisco mais pas à Londres?

Le dépistage fréquent et une culture de dépistage chez les hommes gays en général, et pas seulement parmi les hommes qui font des bilans de santé sexuelle, sont peut-être un ingrédient essentiel pour contenir les épidémies de VIH chez les hommes gays dans les centres urbains, suggère une étude de Public Health England.

Le taux de nouveaux diagnostics de VIH parmi les hommes, et la proportion d’infections récentes parmi les nouveaux diagnostics, sont restés les mêmes depuis 2007 à Londres, mais ont chuté de 37% et 67% respectivement à San Francisco.  Bien que les enquêtes dans la communauté montrent que 58% des hommes à Londres et 72%  à San Francisco ont fait un test de dépistage au cours des 12 derniers mois, on pense que la proportion réelle d’hommes gays ayant fait le test de dépistage est beaucoup plus faible, et les proportions réelles sont probablement aux alentours de 17% et 29% respectivement.

A San Francisco, le taux de gonorrhée chez les hommes gays séropositifs est 3,5 fois plus élevé que chez les hommes séronégatifs, alors qu’à Londres, le taux est le même, quel que soit le statut sérologique et des écarts similaires s’appliquent à la syphilis. Ceci, ajouté aux indications d’une réduction du nombre de rapports sexuels sans protection entre les partenaires de statut sérologique différent ou inconnu à San Francisco mais pas à Londres, suggèrent que l’augmentation du dépistage peut conduire à un taux de divulgations du statut sérologique plus élevé entre les hommes gays, permettant ainsi un sérotriage efficace. Les membres du public ayant assisté à la présentation de cette étude au cours du congrès ont suggéré d’étendre l’étude à d’autres villes à forte prévalence en Europe.

Commentaire: Pour l’instant, cette étude montre des associations intéressantes entre le taux de dépistage, le taux d’infections sexuellement transmissibles et le sérotriage, mais elle n’a pas pris en compte d’autres données telles que la proportion d’individus sous traitement antirétroviral ayant une charge virale indétectable. Colin Brown, qui présentait l’étude, a commenté qu’il serait beaucoup plus difficile d’établir une culture de “dépistage et de divulgation” dans une ville comme Londres, plus grande, géographiquement plus répandue et plus multiculturelle. D’autres études comparatives de ce type sont nécessaires, mais elles dépendent d’une bonne surveillance.

> Traduction de Sylvie Beaumont.

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