La circoncision est pratiquée en Afrique depuis des millénaires et deux tiers des Africains sont circoncis. Dès 1986, constatation était faite d’une corrélation géographique: les pays africains où les hommes sont majoritairement circoncis sont moins touchés par le VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. Trois études scientifiques menées entre 2002 et 2007 en Afrique du Sud, au Kenya et en Ouganda, ont permis d’établir une relation de cause à effet entre la circoncision et le moindre risque d’infection par le VIH chez les hommes.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’Onusida ont mené en 2007 une consultation qui a aboutit à des recommandations. «Il faut considérer la promotion de la circoncision comme une nouvelle stratégie importante de prévention de la transmission hétérosexuelle du VIH lors de rapports intra-vaginaux.»
Plusieurs réserves se sont exprimées: les hommes circoncis ne vont-ils pas augmenter leurs comportements sexuels à risque ? La circoncision, pratique d’ordre culturel, sera-t-elle acceptée par tous ? Enfin, ne va-t-elle pas augmenter le risque de transmission du VIH pour les femmes ? Des études scientifiques ont commencé à apporter des réponses à ces questions et d’autres sont en cours.
Volonté politique, mobilisation et financement
L’ensemble des résultats obtenus jusqu’à maintenant montre que la circoncision est non seulement efficiente mais aussi efficace, et même coût-efficace, pour réduire l’épidémie (étude ANRS menée à Orange Farm). A condition qu’au moins 50% des hommes non circoncis l’acceptent. La mise en place de programmes à l’échelle d’un pays demande une volonté politique et une forte mobilisation des structures publiques et privées. Ainsi qu’un effort financier international.
> La circoncision et la prévention de l’infection par le VIH en Afrique (pdf, 446Ko) / B. Auvert. – Questions de santé publique, n° 16, mars 2012. – 4 p.