États-Unis : la crise des opioïdes comme révélateur social et… politique

Depuis 1999, la «crise des opioïdes» aurait tué près de 450 000 personnes aux États-Unis et pourrait faire encore plusieurs centaines de milliers de victimes dans les années à venir. Il s’agit probablement d’un des pires problèmes de santé publique que le pays ait eu à affronter dans son histoire. Comme toutes les grandes épidémies, elle ne relève pas que du strict domaine sanitaire, mais constitue un révélateur des contradictions qui traversent la société américaine contemporaine. Si elle dit beaucoup de choses sur les méthodes d’un certain capitalisme, elle témoigne aussi de la profonde crise sociale que traverse une partie de l’Amérique: celle des perdants de la mondialisation.

L’arrivée du crack en France, entre fantasmes et réalités

Surnommé le « caillou » ou la « roxanne », le crack résulte de la purification du chlorhydrate de cocaïne au moyen d’éther éthylique, de bicarbonate de soude ou plus généralement d’ammoniaque afin d’obtenir une « cocaïne basée » ou free-base sous forme de cristaux. Destiné à être fumé, ou inhalé au moyen d’une « pipe à crack » ou, de façon plus rudimentaire, dans des cannettes vides de bière ou de coca ou encore à l’aide d’un doseur à pastis, le crack agit en l’espace d’une minute et provoque les mêmes effets que la cocaïne pour seulement 10 à 15 min. Chez les usagers, déjà issus de populations marginalisées, la sensation de flash et la descente sont à la base de comportements violents et d’une puissante dépendance.