L’héritage stuartien de 56 Dean Street

Le 56 Dean Street est un centre de santé sexuelle appartenant à la Chelsea and Westminster NHS Foundation Trust (la Fondation du Service National de Santé de Chelsea et de Westminster). Situé dans le quartier de Soho, au cœur de la communauté gay londonienne, il reçoit sans rendez-vous des clients de tous âges et de tous sexes, et apporte une réponse cousue-main aux besoins des chemsexeurs. David Stuart y a développé les bases d’un accueil qui a fait école dans de nombreux Checkpoints d’Europe.

Faire émerger de nouvelles valeurs communautaires

Séropositif depuis 1982, ancien usager de drogues et chemsexeur, Ben Collins se définit comme un organisateur communautaire, « gauchiste » à l’américaine, héritier des luttes anti-guerre du Vietnam, antiracistes, féministes, et pour la liberté sexuelle des gays. Installé à Londres depuis les années Clinton, il a organisé trois forums chemsex internationaux, à Berlin, Paris et Londres où nous l’avons rencontré. Pour lui, c’est clair : face au chemsex, de nouvelles valeurs communautaires doivent émerger. Un point de vue qu’il a défendu lors du Forum chemsex de juillet 2024 à Munich.

Londres : une réponse communautaire à réinventer ?

La spécificité du système de santé anglais a donné lieu à la création d’une réponse communautaire exemplaire, quand le chemsex est apparu au milieu des années 2000. Le terme « chemsex » lui-même est né à Londres, par la saillie du militant gay David Stuart, bénévole puis salarié de London Friend. Décédé en 2022, il est à l’origine de la réponse fournie par la célèbre clinique 56 Dean Street de Soho, une inspiration pour tous les acteurs rencontrés à Londres.

Un réseau collaboratif et évolutif pour soutenir les chemsexeurs

À Lisbonne, le chemsex a été repéré au milieu des années 2010, quand les problèmes liés sont devenus manifestes. Dans un contexte légal de dépénalisation des drogues, avec une forte tradition de réduction des risques, les solutions sont apparues rapidement, qui ont associé un dispositif public, DiverGENTE et la réponse communautaire des associations historiques, Kosmicare pour la réduction des risques et GAT, pour la santé sexuelle. Un réseau évolutif et collaboratif, nous explique Filipe Couto Gomes, psychiatre à Lisbonne (pour les deux associations Kosmicare et GAT).