Le phénomène du crack à Paris ainsi que son traitement médiatique et politique se sont progressivement focalisés sur deux figures essentielles : le cracker et le modou, respectivement l’usager précaire en errance et le dealer de crack ambulant, typiques du nord-est de la capitale. S’ils ne sont pas les seuls concernés par la vente et la consommation de ce dérivé de la cocaïne, ils constituent des acteurs particulièrement visibles et indésirables dans l’espace public où, entre «scènes ouvertes» et «plans éphémères», leur présence ne cesse d’exaspérer les riverains.
«Le vin est senti par la nation française comme un bien qui lui est propre, au même titre que ses trois cent soixante espèces de fromages et sa culture», écrivait Roland Barthes dans ses Mythologies. Si la mythologie s’effrite, la mondialisation du goût et des pratiques fait apparaître de nouveaux breuvages, cocktails sucrés, eaux alcoolisées, voire boissons sans alcool. Réduction des risques ou multiplication des invitations?
De plus en plus de voix dénoncent les collusions entre le «lobby des alcooliers» et un pouvoir politique vulnérable aux pressions économiques. Mais le monde médical est-il lui-même imperméable aux influences également redoutables de l’industrie pharmaceutique? Dans le match qui oppose les défenseurs du raisin qui fermente à ceux des pilules qui soignent nos cerveaux, l’argument du profit est une arme à double tranchant.
La loi de santé publique sur l’alcool et le tabac, qui visait notamment l’encadrement de la publicité en faveur de l’alcool et son interdiction pour le tabac, a été promulguée le 10 janvier 1991. Que nous dit-elle, en 2021, de la réduction des risques, de la santé publique et de la politique des drogues en France? Un dossier publié dans notre revue Swaps, n°98-99.
Deux études présentées à l’occasion de la conférence IAS 2021 soulignent l’intérêt thérapeutique du nouvel antirétroviral injectable lenacapavir, à la fois pour les personnes en échappement, et dans le cadre d’un traitement de première intention.