Les discothèques ont été les lieux collectifs le plus longtemps fermés pendant la crise sanitaire, mettant en cause l’économie du secteur et privant les jeunes adultes d’un loisir recherché. L’étude ITOC (Indoor Transmission of CovidCovid-19 Une maladie à coronavirus, parfois désignée covid (d'après l'acronyme anglais de coronavirus disease) est une maladie causée par un coronavirus (CoV). L'expression peut faire référence aux maladies suivantes : le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) causé par le virus SARS-CoV, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) causé par le virus MERS-CoV, la maladie à coronavirus 2019 (Covid-19) causée par le virus SARS-CoV-2. 19) promue par l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes et coordonnée par des chercheurs de l’AP-HP, cherchait à recruter 4 400 volontaires âgés de 18 à 49 ans (sans symptôme Covid, non enceinte, ne vivant pas avec des personnes vulnérables), pour évaluer le risque de transmission Covid en lieu fermé pendant 7 heures, avec la seule protection du vaccin, sans test préalable, sans masque ni distanciation. C’est-à-dire dans les conditions ordinaires de soirée en discothèque…
En cela ITOC différait de Spring (concert à l’Accor Arena, cf. réf.) réalisé au printemps 2021 avec un public testé négatif et masqué, assis dans une salle de concert ventilée. ITOC était initialement prévue en juin 2021, elle a eu lieu en octobre, à un moment où l’épidémie de Covid était très basse.
Au moment de sa programmation, les discothèques étant déjà rouvertes depuis quelques semaines, et l’expérience a recruté moins que prévu. La soirée s’est déroulée le 17 octobre 2021, à la Machine du Moulin Rouge avec le célèbre DJ Laurent Garnier. Tous les participants ont donné leur consentement en ligne et se sont inscrits individuellement ou en groupe (jusqu’à dix personnes). Ils étaient répartis par tirage au sort la veille de l’événement en un groupe interventionnel «participants» à la soirée et un groupe témoin «non-participants», recevant un bon d’achat de produits culturels en compensation.
Vie réelle
Les participants à l’étude devaient remplir un questionnaire et fournir un échantillon salivaire le jour de la soirée et 7 jours plus tard. Le critère de jugement principal était le nombre de sujets positifs au Sars-CoV-2 déterminés par RT-PCR sur la salive. Vingt autres virus respiratoires ont été aussi cherchés par PCRPCR "Polymerase Chain Reaction" en anglais ou réaction en chaîne par polymérase en français. Il s'agit d'une méthode de biologie moléculaire d'amplification d'ADN in vitro (concentration et amplification génique par réaction de polymérisation en chaîne), utilisée dans les tests de dépistage. et séquencés. Après sélection des participants, les 1 216 participants en bonne santé entièrement vaccinés contre le Covid-19Covid-19 Une maladie à coronavirus, parfois désignée covid (d'après l'acronyme anglais de coronavirus disease) est une maladie causée par un coronavirus (CoV). L'expression peut faire référence aux maladies suivantes : le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) causé par le virus SARS-CoV, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) causé par le virus MERS-CoV, la maladie à coronavirus 2019 (Covid-19) causée par le virus SARS-CoV-2. sans comorbidités ni symptômes, ont été randomisés 2 : 1 par blocs (jusqu’à 10) de 815 participants et 401 non-participants.
L’analyse de la présence de Sars-CoV-2 et d’autres virus dans les échantillons salivaires a finalement porté sur 529 présents à la soirée et 287 témoins qui ont fourni un échantillon salivaire à 7 jours. Un participant présent à la soirée a été trouvé positif le jour de l’événement. Dans chaque groupe, 1 échantillon positif au Sars-CoV-2 (Delta B.1.617.2) a été identifié au prélèvement du 7e jour. Le taux d’infections respiratoires autres était respectivement de 13% et de 8,2%, soit un risque relatif de 1.59 (CI 1.04-2.61). Certains des virus détectés ont été également retrouvés dans les prélèvements d’air ambiant réalisés pendant et le lendemain de la soirée.
ITOC montre que le Sars-CoV-2 n’est pas transmis dans un événement festif en milieu fermé au sein d’un groupe vacciné, mais que d’autres virus respiratoires le sont. L’intérêt d’ITOC est d’apporter des résultats en vie réelle, ce qui n’était pas le cas des essais antérieurs menés dans de tels événements qui sélectionnaient des personnes testées et/ou prévoyaient une distanciation physique.
Dans une période de faible circulation du virus et avec un seul participant positif au Sars-CoV-2 présent à la soirée, il est difficile de se prononcer sur le rôle protecteur de la vaccination dans ce contexte. En plus de ses effets protecteurs de la sévérité, la vaccination limite l’infection à un niveau mal évalué et réduit l’excrétion du virus chez les personnes infectées, ce qui a pu jouer ici.
Le protocole d’ITOC, expérimentation en vie réelle, est aussi un modèle tant pour ce qui concerne la mise sur pied d’un essai randomisé d’un événement collectif que pour la multiplicité des mesures à effectuer auprès des participants et celle des prélèvements à analyser par PCR et séquençage pour identifier avec précision les infections respiratoires.
Référence :
1: Delaugerre C, Foissac F, Abdoul H, Masson G, Choupeaux L, Dufour E, Gastli N, Delarue SM, Néré ML, Minier M, Gabassi A, Salmona M, Seguineau M, Schmitt S, Tonglet S, Olivier A, Poyart C, Le Goff J, Lescure X, Kernéis S, Tréluyer JM; SPRING study group. Prevention of SARS-CoV-2 transmission during a large, live, indoor gathering (SPRING): a non-inferiority, randomised, controlled trial.
Lancet Infect Dis. 2022 Mar;22(3):341-348. doi: 10.1016/S1473-3099(21)00673-3.
Epub 2021 Nov 26. PMID: 34843662; PMCID: PMC8626094.