Tous les moyens sont-ils bons pour s’opposer ?

Les gesticulations de la droite qu’elle soit réactionnaire, populaire ou démocratique, sur le mariage pour tous est symptomatique de l’état de désorientation dans laquelle elle se trouve.

Tous les députés y vont de leurs phrases assassines, de leurs pseudo bons mots, de leurs insultes cachées (ou pas) mais en fin de compte peu votent ou sont présents de peur de passer pour ce qu’ils sont : des homophobes sclérosés.

Un nouveau sujet (dans l’actualité) surgit : les salles de shoot, et les mêmes  vieux réacs sortent des arguments branlants (comme eux) qui ne tiennent pas la route et que peu de journalistes (radio ou télé) ont le courage de démonter.

Un peu d’histoire, si vous le voulez bien.

Dès de début de l’épidémie de sida, les usagers de drogue ont été particulièrement touchés. Des régions, comme la PACA, d’où je suis natif avaient des taux frôlant les 50% d’usagers de drogues parmi les malades du sida.

Très vite, à AIDES  en France , mais particulièrement en Provence , nous avons parlé des seringues propres , des kits propres (avant de consacrer le terme de Réduction des Risques), et là immédiatement , nous avons été insultés, malmenés, que ce soit dans des conférences à la faculté de Médecine de Marseille, où on nous accusait de vouloir créer encore plus de « drogués », qu’il y aurait encore plus d’overdoses, que cela ne marcherait pas, ou auprès du grand public, qui bien que souvent très proche du sujet, ne pouvait admettre d’autre voie que celle du TOUT répression et du sevrage bloc ( cher au PATRIARCHE).

25 ans plus tard ….. Qui oserait nous dire que nous nous sommes trompés ? Moins de 2% d’usagers de drogues parmi les nouveaux cas  de contaminations.

La réduction des risques fonctionne.

Comme pour toutes les populations, les usagers de drogues ont besoin d’un vaste arsenal d’outils de prévention, de soutien et d’accompagnement et les salles de shoot en sont un ! pour aller encore plus loin dans l’éradication des risques infectieux liés à l’injection.

Les mêmes ralentisseurs de l’esprit, les mêmes constipants de l’intelligence, les plaques athéromateuses de la politique, ou de la médecine, s’élèvent en bâtissant des montagnes de contre vérités,  en vomissant des litres d’âneries surannées et recyclées.

Pourquoi avoir des instituts de recherche, pourquoi payer des chercheurs,  quand le moindre péquin qui (par hasard la plupart du temps) est devenu député, ou maire, ou  membre de l’académie de médecine ou pharmacie, décrète du haut de son 37 de QI, « ça ne va pas marche », « ça ne va faire qu’augmenter la toxicomanie », alors que toutes les expériences qui ce sont développées démontrent le contraire ?

Il est temps que cela change.

Trop MARRE DES CONS

Débat sur les PrEPs : les vrais termes du débat

[Je suis militant à Act Up-Paris. Ce texte n’engage que moi, même s’il est évidemment inspiré par le travail de l’association. Je suis par ailleurs enseignant à Saint-Denis, en collège. Cette position est importante pour comprendre la colère que j’éprouve vis-à-vis de Aides en matière de prévention, depuis les débats autour de la validation par la FDA du Truvada en préventif]

MARSEILLE et les scoops de la PQR

Je ne résiste pas … je vous poste le courrier de Thierry GAMBY , président Fondateur de AIDES en PROVENCE (en 1985), Médecin Dermato-Vénérologue à l’hôpital St Joseph , ancien chef de Service, au sujet du Scoop Vaccinal à MARSEILLE

Bonjour à tous

Un certain nombre de personnes ont cru , à l’occasion d’articles tapageurs de la presse régionale et nationale , qu’il y avait une « révolution » marseillaise dans le traitement de l’infection VIH

La médiatisation de cette étude telle qu’elle a été faite était très prématurée , donc discutable sur le plan de la rigueur

Je préfère l’article tout en nuances du Quotidien du Médecin

Que faut-il comprendre et retenir ??

– il y a une étude de vaccin à Marseille , il y en a beaucoup d’autres sur le même sujet de par le monde , et celle-ci n’a pas fait la preuve qu’elle soit plus intéressante que les autres
– il s’agit de travaux préliminaires , dont les résultats ( bons ou mauvais ) ne seront pas connus avant plusieurs années
– les précédentes études du même type , très prometteuses , se sont soldées par des échecs
– même si l’approche est originale , ce n’est pas l’usage , dans les milieux scientifiques , de médiatiser le succès d’un projet de recherche avant d’être en mesure de publier des résultats dans des congrès internationaux
– les courageux volontaires qui s’engagent dans cette étude devront se soumettre à de multiples passages à l’hôpital , prélèvements , changements de traitements , sans avoir aucune garantie , il faut leur rendre hommage beaucoup plus qu’à des annonceurs fanfarons
– les annonces prématurées sont délétères pour la psychologie des patients et de leur entourage , nous le constatons tous les jours

Enfin et surtout :

il est éminemment regrettable qu’une certaine presse soit incapable de publier , de commenter et de resituer dans leur contexte les multiples études de haute qualité faites sur le VIH et présentées régulièrement dans les congrès ( aucune recherche n’est aussi brillante , aussi rapide , aussi productive que celle des chercheurs dans ce domaine et l’approche de l’éradication se fait sentir ) , et balance au public la première information venue sans en comprendre les tenants et les aboutissants , dans le cadre d’un cocorico locorégional un peu ridicule .

Ce n’est pas la première fois , loin de là , qu’on porte au pinacle des études marseillaises mais bien souvent celles dont on parle … ne sont pas les meilleures !

Il faut donc s’intéresser à cette étude , mais aussi aux autres , sans a priori …

Espérant ne pas vous avoir choqués et avoir répondu à des questions qu’on pose en ce moment tous les jours aux médecins qui sont sur le terrain ( beaucoup de cliniciens de l’ASLP étaient consternés , lors de la réunion du jeudi 31 au soir , de la mal compréhension de cette information au niveau du public )

Très cordialement

Th. GAMBY