Modélisation — La vaccination anti HPV et la réduction des lésions génitales associées

Une analyse par modèle de Markov basée sur les données épidémiologiques de quatre études françaises a évalué l’impact de la vaccination quadrivalente HPV sur la survenue des lésions génitales associées aux papillomavirus chez la femme. Les résultats indiquent qu’une bonne adhésion aux recommandations vaccinales les réduirait de façon notable.

En France, malgré l’incitation au dépistage par frottis cervico-utérin, le cancer du col reste un cancer fréquent chez la femme avec une incidence moyenne estimée à 7,1 pour 100 000 femmes en 2005, soit environ 3 000 cas annuels, et un taux de mortalité de 1,9 pour 100 000 femmes.

En 2006 et 2007 deux vaccins anti papillomavirus (HPV), Cervarix® et Gardasil®, ont été mis à disposition. Le Conseil supérieur d’Hygiène publique de France a émis des recommandations pour la vaccination des jeunes filles de quatorze ans, avec un rattrapage possible entre quinze et vingt-trois ans. Cette vaccination, appliquée, devrait modifier sérieusement l’incidence du cancer du col et les lésions ano-génitales liées au HPV.

Une étude a été réalisée avec pour objectif l’estimation de l’impact attendu de la vaccination quadrivalente HPV 16/18/69/11 sur la survenue des lésions associées aux HPV chez la femme en France.

Une analyse par modèle de Markov a été conduite afin d’estimer le nombre de cas évités par la vaccination quadrivalente et le nombre de jeunes filles à vacciner pour éviter un cas des différents lésions dues aux HPV. Cette analyse a été menée à partir de données épidémiologiques françaises issues de quatre études de génotypage HPV, EDITH I-IV.

Ces études rapportent une prévalence globale des HPV 6/11/16/18 de :

  • 82% dans les cancers invasifs du col de l’utérus (CIC) ;
  • 64% dans les lésions cancéreuses précervicales CIN 2/3 ;
  • 34% dans les lésions de bas grade CIN 1 ;
  • 83% dans les condylomes acuminés externes (CAE) de la femme.

Une baisse de 72 % des CIC

En considérant une efficacité vaccinale de 100 %, il faut vacciner:

  • 130 jeunes filles pour éviter un CIC;
  • 17 pour éviter une CIN 2/3;
  • 13 pour éviter un CAE.

La vaccination de 80% des jeunes filles françaises par le vaccin quadrivalent permettrait de réduire:

  • Les CIC de 72%;
  • Les lésions cervicales de haut grade CIN 2/3 de 54%;
  • Les lésions de bas grade CIN 1 de 27%;
  • Les condylomes acuminés de 67%.

Cette étude démontre donc qu’une bonne adhésion aux recommandations vaccinales françaises réduirait de façon notable chez la femme les lésions génitales et les cancers associés au HPV.

Références

– Modélisation de l’impact de la vaccination HPV quadrivalente en France / D. Riethmuller and all. – Journal de gynécologie obstétrique et biologie de la reproduction, septembre 2009, vol. 38, n° 5, pp. 389-395.

> Lire l’abstract.

– Avis du Comité technique des vaccinations et du Conseil supérieur d’hygiène publique de France section des maladies sexuellement transmissibles relatif à la vaccination contre les papillomavirus humains 6, 11, 16 et 18 (séance du 9 mars 2007). – 7 p.

> Télécharger les recommandations (PDF, 180Ko).