Selon les résultats de cette étude, EPIC NSW, publiée dans The Lancet HIV, cette réduction, sans précédent au niveau mondial, confirme l’efficacité d’une stratégie de prévention ciblée à grande échelle incorporant la PrepPrEP Prophylaxie Pré-Exposition. La PrEP est une stratégie qui permet à une personne séronégative exposée au VIH d'éliminer le risque d'infection, en prenant, de manière continue ou «à la demande», un traitement anti-rétroviral à base de Truvada®.
Cet essai, lancé en mars 2016, était financé par le ministère de la Santé de Nouvelle-Galles du Sud. 9714 personnes séronégatives fortement exposées face au VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. ont été incluses, jusqu’en avril 2018, date de la disponibilité de la Prep par l’intermédiaire du Pharmaceutical Benefits Scheme, qui liste les médicaments disponibles en Australie. EPIC NSW est donc l’une des études ayant suivi le plus de personnes.
Des chiffres au plus bas depuis 1985
Le professeur Andrew Grulich de l’Institut Kirby de l’Université de Nouvelle-Galles du Sud à Sydney a mené l’étude: «C’est la première fois au monde que nous constatons une baisse si rapide du nombre des nouvelles infections par le VIH chez les hommes homosexuels et bisexuels. Dans l’année qui a suivi l’essai, celles-ci ont diminué d’un tiers dans l’état, passant de 149 contaminations l’année d’avant, à 102 dans les 12 mois suivant. Ces chiffres sont les plus bas jamais enregistrés depuis que la surveillance du VIH a commencé en 1985.»
Selon Andrew Grulich, ces baisses sont le résultat de la Prep, conjuguée avec un fort taux de dépistage, en augmentation, et une nombre élevé de personnes mises sous traitement.
Une baisse de 21% seulement chez les HSHHSH Homme ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes. nés en Asie
La baisse du nombre de contaminations la plus forte, d’environ 50%, a été constatée chez les hommes homosexuels et bisexuels nés en Australie (48,7% de baisse), ainsi que ceux vivant dans la «banlieue gay» de Sydney (51,8%). En revanche, la diminution du nombre de personnes infectées n’a pas été aussi importante dans les communautés de migrants non-anglophones: La baisse n’a été que de 21% chez les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH) nés en Asie.
«Nous devons améliorer les connaissances générales et promouvoir l’accès à la Prep, en particulier chez les HSH de la diversité culturelle et linguistique, et ceux en dehors des quartiers gays de Sydney, explique Andrew Grulich. Maintenant que la PrEP est disponible dans toute l’Australie, l’investigateur principal de l’étude EPIC NSW insiste sur la nécessité de proposer un accès équitable à la Prep à toutes les personnes exposées face à l’infection par le VIH: «Nous savons maintenant que la PrEP mise en œuvre rapidement, à grande échelle et auprès des populations très exposés peut infléchir la courbe de l’épidémie.»