Europe : l’OMS s’inquiète de la baisse de l’utilisation du préservatif chez les adolescents

Selon un nouveau rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’utilisation du préservatif chez les adolescents sexuellement actifs a significativement diminué depuis 2014 en Europe, les exposant à un risque accru d’infections sexuellement transmissibles (IST) et de grossesses non désirées.

Un rapport publié le 29 août 2024 par le Bureau régional de l’OMS pour l’Europe tire la sonnette d’alarme sur le déclin de l’usage du préservatif chez les adolescents européens. Les nouvelles données, issues de l’étude HBSC (Health Behaviour in School-aged Children) menée auprès de plus de 242 000 jeunes de 15 ans dans 42 pays entre 2014 et 2022, révèlent qu’une proportion substantielle d’adolescents sexuellement actifs ont des rapports non protégés par des préservatifs.

Ainsi, durant la période de l’étude, la proportion d’adolescents sexuellement actifs déclarant avoir utilisé un préservatif lors de leur dernier rapport est passée de 70% à 61% chez les garçons et de 63% à 57% chez les filles. Près d’un tiers des jeunes (30%) ont indiqué ne pas avoir utilisé de préservatif ou de pilule contraceptive, un chiffre qui n’a quasiment pas évolué depuis 2018. L’utilisation de la pilule contraceptive lors du dernier rapport sexuel reste relativement stable, avec 26% des participants qui déclarent qu’eux-mêmes ou leur partenaire l’avaient utilisé pour leur dernier rapport.

Enfin, les adolescents issus des familles défavorisées étaient les plus susceptibles de ne pas avoir utilisé de préservatif ou de pilule contraceptive lors du dernier rapport sexuel, avec 33% contre 25% pour les familles les plus aisées.

L’importance de l’éducation sexuelle 

«Les résultats du rapport sont consternants mais pas surprenants», a déclaré le Dr Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe. «Une éducation sexuelle complète et adaptée à chaque âge reste encore trop négligée dans beaucoup de pays et, quand elle existe, elle est de plus en plus attaquée ces dernières années sous le mauvais prétexte qu’elle encouragerait une promiscuité sexuelle.»

Le rapport appelle les responsables politiques et le personnel éducatif à faire de la santé sexuelle des adolescents une priorité, en investissant dans la mise en place effective d’une véritable éducation sexuelle, en améliorant l’accès aux services de santé sexuelle adaptés aux jeunes et en encourageant le dialogue ouvert sur ces questions.