Les caractéristiques des 382 patients inclus étaient les suivantes : âge médian de 35 ans (30-43), 96,1% d’hommes, un taux médian de CD4 de 211 (117-291) avec 22,3% à moins de 100/mm3 et 24,6% entre 100 et 200/mm3. 59,7% étaient sous traitement ARV et 50,5% avaient une CV contrôlée. 7,2% avaient été vaccinés en 2022. Au total, 28% des patients ont été hospitalisés et 7,1% (n = 27) sont décédés.
L’évolution clinique en fonction du taux des CD4 et du niveau de la CV montrait un taux de mortalité à 15% à moins de 200/mm3, de 27% à moins de 100/mm3 avec un taux à 7% si CV < 50 cp/mL et de 29,7% si CV > 4 log10 cp/mL. Aucun décès n’était rapporté à plus de 200/mm3. La sévérité des complications était corrélée au niveau des CD4. Un syndrome inflammatoire de reconstitution immunitaire (IRIS) a été suspecté chez 21 patients (25 %) qui ont commencé ou recommencé à prendre un traitement antirétroviral pendant l’infection avec le monkeypox. Le taux de décès était de 57,1%.
Ces données montrent que le virus monkeypox se conduit comme un pathogène opportuniste dans la population des patients VIH+ immunodéprimés (à moins de 200 CD4), avec des complications sévères et un risque élevé de décès. Il est important également de considérer le risque d’IRIS. L’accès au traitement et à la vaccination doit être développé dans tous les pays.
Bibliographie
Mpox in people living with HIV and CD4 counts <350 cells/mm3: a global case series,
Oriol Mitjà, Andrea Alemany, Jezer Ivan Lezama Mora, Juan Carlos Rodríguez- Aldama, Ever Arturo Corral Herrera, Beatriz Grinsztejn, Nicolo Girometti, Valentina Mazzotta, Aniruddha Hazra, Jade Ghosn, María Fernanda Peña Vázquez, Juan J. Montenegro Idrogo, Cristina Galvan-Casas, Michael Marks, Chloe Orkin, abstr. 173, CROI 2023.
Cet article a été initialement publié dans le e-journal de la Lettre de l’infectiologue consacré à la CROI 2023.