SFLS 2022 : «VIH & Santé Sexuelle sans frontières»

Le 23e congrès annuel de la Société française de lutte contre le sida (SFLS) s’ouvre aujourd’hui à Paris, du 16 au 18 novembre 2022. Les participants se retrouvent au Centre des Congrès de la Villette autour du thème «VIH et santé sexuelle, au-delà des frontières professionnelles, géographiques, culturelles, sexuelles, de genre, sociales».

Le congrès de la SFLS réunit tous les ans les acteurs locaux, nationaux et internationaux du soin et de la prévention dans le domaine du VIHVIH Virus de l’immunodéficience humaine. En anglais : HIV (Human Immunodeficiency Virus). Isolé en 1983 à l’institut pasteur de paris; découverte récemment (2008) récompensée par le prix Nobel de médecine décerné à Luc montagnier et à Françoise Barré-Sinoussi. et de la santé sexuelle. Cette année, il est organisé par les soignants et les acteurs associatifs de la lutte contre le VIH et de la promotion de la santé sexuelle travaillant en Seine-Saint-Denis. La mise en lumière de ce département comme organisateur et hôte (La Villette étant aux portes de la Seine-Saint-Denis) n’est pas un hasard : ce département, le plus pauvre de l’hexagone, à la fois prioritaire et constamment délaissé, constitue un formidable incubateur de politiques de santé innovantes, grâce à son multiculturalisme, sa jeunesse et son dynamisme.

Le congrès sera l’occasion de réunir les acteurs des COREVIH (COordination REgionale de lutte contre le Virus de l’Immunodéficience Humaine) avec le soutien de L’Agence Régionale de Santé  (ARS) d’Île-de-France, ainsi que les partenaires de la SFLS comme le Réseau de Santé Sexuelle Publique (RSSP), l’association internationale des villes sans SidaSida Syndrome d’immunodéficience acquise. En anglais, AIDS, acquired immuno-deficiency syndrome. (Fast Track Cities) et la société européenne de lutte contre le VIH (European AIDS clinical Society – EACS). Un workshop sera d’ailleurs dédié aux conséquences de la guerre en Ukraine sur la prise en charge des personnes vivant avec le VIH.

Santé sexuelle et impact du Covid-19Covid-19 Une maladie à coronavirus, parfois désignée covid (d'après l'acronyme anglais de coronavirus disease) est une maladie causée par un coronavirus (CoV). L'expression peut faire référence aux maladies suivantes : le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) causé par le virus SARS-CoV, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) causé par le virus MERS-CoV, la maladie à coronavirus 2019 (Covid-19) causée par le virus SARS-CoV-2.

Au programme, la question de l’inclusivité, sous ses formes multiples: la transphobie comme déterminant d’inégalité en santé sera une des interventions plénières par Simon Jutant (d’Acceptess-T). Le Pr Laurent Mandelbrot (APHP, Hôpital Louis Mourrier) fera une intervention sur l’allaitement des femmes infectées par le VIH et la Dr Pauline Penot (CHI de Montreuil) présentera les résultats de son expérience innovante autour du dépistage des pères lors de la grossesse.

Le congrès sera aussi l’occasion de faire une fois de plus l’impact qu’a eu cette crise sanitaire, plus 2 ans après le début de la pandémie de Covid-19, sur l’offre de soins dédiée à la protection des personnes exposées au VIH et aux autres Infections Sexuellement Transmissibles (IST), comme la baisse importante des dépistages et des actes de prévention ou le retard dans l’adoption de la PrEPPrEP Prophylaxie Pré-Exposition. La PrEP est une stratégie qui permet à une personne séronégative exposée au VIH d'éliminer le risque d'infection, en prenant, de manière continue ou «à la demande», un traitement anti-rétroviral à base de Truvada®.

Ça sera aussi l’occasion de revenir sur l’insuffisante communication des agences de l’Etat à quelques jours de la Journée mondiale de lutte contre le sida et en particulier en ce qui concerne la mise en pratique des annonces importantes, trop peu connues, du Ministère de la Santé : le dépistage des ISTIST Infections sexuellement transmissibles.  prise en charge sans prescription par l’Assurance Maladie et l’extension du dépistage VIH sans ordonnance sur tout le territoire français.

Enfin, la SFLS lancera durant ce congrès un appel, l’Appel de la Seine-Saint-Denis, à créer 1000 postes par an de médiatrices et médiateurs en santé. Pour les professionnels de santé, cette nouvelle profession sera une clé essentielle pour que les vulnérabilités ne soient plus un obstacle aux parcours de soin, en créant des interfaces entre les différents acteurs du système de santé.