L’utilisation des nouvelles technologies se montre souvent efficace, en particulier auprès des jeunes, pour véhiculer des messages de prévention et de santé. Mais cette fois, une étude vient infirmer une piste de prévention qui semblait pourtant prometteuse. Comme cet essai, conçu par les chercheurs de la London School of Hygiene & Tropical Medicine, qui visait à quantifier, pendant un an, les effets d’une série de textos (SMS), appelés «safetxt», sur l’incidence des infections sexuellement transmissibles (IST), et en particulier les chlamydiae et la gonorrhée, chez des 16 à 24 ans.
L’hypothèse de départ était que ces «safetxt» allaient réduire le risque de réinfection par les chlamydiae et la gonorrhée durant la période de l’étude, en agissant sur trois comportements sexuels clés : la notification du partenaire, l’utilisation du préservatif et le dépistage des ISTIST Infections sexuellement transmissibles. avant un rapport sexuel non protégé par un préservatif avec un ou une nouvelle partenaire.
Plus de 3100 participants (sur 6248), répartis dans 92 cliniques de santé sexuelle au Royaume-Uni, avaient été diagnostiqués ou traités pour des IST dans les deux dernières semaines et étaient répartis en deux groupes aléatoirement pour recevoir par SMS l’intervention ou un simple message de vérification de l’adresse une fois dans les 12 mois .
L’intervention consistait en l’envoi à haute intensité de sms : quatre SMS par jour pendant les 3 premiers jours, un ou deux par jour ensuite jusqu’au jour 28, deux ou trois par semaine pendant le deuxième mois et 2 à 5 par mois pendant le reste de l’étude (du 3e mois au 12e mois). Les informations concernant le safe sex variaient selon le sexe ou le genre, et selon l’orientation sexuelle.
Moins d’IST dans le bras témoin
Résultat: L’intervention «safetxt» n’a pas réduit l’incidence des chlamydias ou des gonorrhées durant l’année de l’étude. Au contraire, les chercheurs ont constaté plus d’infections dans le groupe d’intervention. À un an, l’incidence cumulée des réinfections à chlamydia ou gonorrhée était de 22,2% (693/3123) dans le bras «safetxt» contre 20,3% (633/3125) dans le bras contrôle.
Difficile de savoir exactement ce qui n’a pas marché. Le contenu des messages reposait sur des stratégies de communication en santé qui sont reconnues et qui ont montré leur efficacité utilisées en face à face. L’acceptabilité des messages avait aussi été évaluée en face à face au début de l’étude, et le contenu de ces messages avait été élaboré en fonction des opinions de 64 personnes au profil varié (selon le sexe, l’orientation sexuelle, l’origine sociodémographique, l’origine ethnique et le lieu de résidence).
Pour les auteurs, les résultats soulignent la nécessité d’une évaluation rigoureuse des interventions de communication en santé. Ces résultats demandent peut-être, aussi, une meilleure prise en compte de la place que les notifications déjà existantes occupent dans la routine numérique des jeunes, pour ne pas rajouter du bruit, mais au contraire réussir à transmettre l’information. Pour résumer, peut-être que le harcèlement préventif n’est pas tout à fait une bonne stratégie.