Où sont les femmes? Selon des posters présentés au congrès 2016 de la SFLS, pas ou peu de femmes exposées au VIH n’ont été prise en charge dans les consultations Prep des services hospitaliers. Ainsi, l’hôpital Tenon, malgré le nombres de personnes suivies, n’a accompagnée qu’une seule femme pour la Prep. Dans 7 autres centres (Nice, Hôpitaux civils Lyon, Montpellier, Nantes, Strasbourg, Tourcoing, Hôpital Bichat Paris)1Analyse descriptive des personnes consultants pour Prep au cours du premier semestre 2016 dans 7 services hospitaliers métropolitains
P. Pugliese, L. Cotte, B. Phung, E. Billaud, V. Tribout, T. Huleux, D Rey, T. Jovelin, A. Pasquet, S. Bagge, O. Cabras, N. Meftah, C. Chidiac, E. Cua
Poster, SFLS 2016, c’est aucune.
Pourtant, les femmes, et particulièrement les femmes hétérosexuelles originaires de zones de forte endémie sont la deuxième population la plus exposée au VIH en France. Un questionnaire a été administré de façon anonyme à des consultants de la consultation des voyages de l’hôpital Avicenne (Bobigny) du 1 au 30 Juin 2016 afin d’évaluer la connaissance et l’acceptabilité de la PrEP. Les résultats ont également été présentés en poster aux journées 2016 de la SFLS.
Sur les 162 questionnaires ont été remplis, 70% étaient des femmes, d’un âge médian de 36 ans et 67% des personnes interrogées étaient nés en dehors de la France (81% en Afrique Sub-Saharienne). La Prep reste extrêmement méconnue par ce public : 89% n’en avaient jamais entendu parler et 19% l’ont assimilée à un vaccin. Une fois familiarisées avec le concept, 30% des personnes interrogées étaient prêtes à l’utiliser, 33 % chez les femmes nées en Afrique Sub-Saharienne.
Des initiatives en Île-de-France
Plusieurs initiatives tentent de remédier à cette non-éligibilité des femmes entre autres migrantes pour la PreP en France. L’essai ANRS PREVENIR d’abord, maillon de l’initiative de «Vers un Paris sans sida», qui devrait débuter dans les prochains mois, et prendre la suite de l’essai IPERGAY en Île-de-France. Il est prévu d’y inclure des personnes hétérosexuelles ayant des rapports non protégés avec des partenaires appartenant à un groupe de prévalence élevée du VIH :
- partenaires sexuels multiples
- personnes originaires de régions de haute prévalence (>1%) du VIH)
- des couples sérodifférents avec un partenaire avec une charge virale détectable
- des personnes en situation de prostitution soumises à des rapports non protégés
- etc.
D’autre part, plusieurs consultations travaillent avec des relais associatifs pour des consolations orientées plus spécifiquement vers les migrants et migrantes, comme c’est le cas à l’Hôpital Avicenne (Bobigny). Les associations —Afrique Avenir, Ikamberé, Uraka, Aides— participent à cette adaptation de l’offre de prévention.
Alors que la PrEP est un outil de prévention qui se répand chez les HSH concernés, il apparaît clairement que des campagnes de communication doivent être menées pour informer l’ensemble des personnes concernées par cette stratégie, et pas seulement les HSH.
Bibliographie
Profil des premiers usages d’une consultation Prep-Santé sexuelle
J. Chas, MA. Danet, J. Berdougo, MG. Lebrette, S. Le Nagat, J. Bellony, G. Pialoux
Hôpital Tenon, APHP, Paris, France
Poster, SFLS 2016
Acceptabilité de la Prep chez les migrantes
H. Cordel, D. Leclerc, P. Honoré, O. Bouchaud
Poster, SFLS 2016